Le gouvernement du Mali a déclaré le représentant spécial de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) persona non grata et il avait 72h pour quitter le Mali, a indiqué lundi dernier (25 octobre 2021) un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale.
Selon le communiqué, le représentant spécial de la Cédéao au Mali (Hamidou Boly) a été convoqué lundi dernier au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale où il lui a été «notifié la décision du gouvernement» le déclarant «persona non grata au vu de ses agissements incompatibles avec son statut». Et il a 72 heures pour quitter le pays.
«Cette décision intervient après plusieurs mises en garde adressées à l’intéressé à travers sa hiérarchie», a indiqué le gouvernement malien qui a réaffirmé sa «disponibilité à maintenir le dialogue» avec la Cédéao et à «œuvrer ensemble» pour la réussite de la transition.
«Nous n’avons pas de problèmes avec les décisions qui ont été prises ces derniers temps par la Cédéao. Les faits qui lui sont reprochés n’ont rien à avoir avec l’organisation. C’est plus grave : l’intéressé est impliqué dans des activités de déstabilisation contre la transition, nous avons des preuves», a par la suite expliqué le ministre Abdoulaye Diop à la presse.
Et de préciser, «il (le Représentant de la Cédéao) est en contact avec des groupes issus de la société civile et avec des partis politiques qui visent à déstabiliser la transition en cours. C’est à cet agenda qu’il répond, non à celui de la Cédéao». Si telle est la raison, nos autorités ont bien fait. Ce n’est pas parce que nous sommes en crise et que nous avons besoin du soutien des autres pour la résoudre qu’on doit laisser les gens faire ce qu’ils veulent sur notre territoire.
Cette décision a été prise par les autorités maliennes au lendemain d’une mission du Conseil de sécurité des Nations unies (23 et 24 octobre 2021) pour évaluer la situation politique du pays pressé par la CEDEAO de respecter le délai des 18 mois de transition (à partir du 15 septembre 2020), donc d’organiser le premier tour des législatives et de la présidentielle le 27 février.
Le président en exercice de la CEDEAO), John Nana Akuffo Addo du Ghana, a d’ailleurs effectué une visite officielle à Bamako le 17 octobre dernier pour discuter avec les autorités maliennes de «l’évolution» de cette transition.
Moussa Bolly
Le Matin