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Pêche en Manche: Paris annonce des mesures de rétorsion contre Londres

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Le gouvernement met ses menaces à exécution face à la restriction par Londres du nombre de licences permettant aux pêcheurs français d’accéder aux eaux britanniques. « Interdiction de débarquement », « contrôles douaniers » accrus : la France a annoncé l’entrée en vigueur mardi prochain d’une première salve de mesures de rétorsion contre Londres et les îles anglo-normandes si les Britanniques ne changent pas de politique d’ici à la semaine prochaine. Deux navires anglais en action de pêche dans les eaux françaises ont été verbalisés par la gendarmerie maritime ce jeudi.

Le gouvernement a décidé d’interdire à partir du 2 novembre l’arrivée de produits de la mer britanniques en France. Une mesure qui frappe les pêcheurs britanniques car 80% des produits de la mer en provenance du Royaume-Uni sont destinés à l’exportation. La France en est le premier pays destinataire au sein de l’Union européenne.

Dans la soirée, un communiqué conjoint du ministère français de la Mer et du secrétariat aux Affaires européennes a précisé les mesures : « interdiction de débarquement des navires de pêche britanniques dans les ports désignés », c’est-à-dire les six ports français où la débarque s’effectue actuellement, ainsi qu’un « renforcement des contrôles » sanitaires, douaniers et de sécurité des navires britanniques.

Une deuxième série de mesures est en cours de préparation, « notamment des mesures énergétiques qui ont trait à la fourniture d’électricité pour les îles anglo-normandes ».

L’accord post-Brexit, conclu in extremis fin 2020 entre Londres et Bruxelles, prévoit que les pêcheurs européens puissent continuer à travailler dans certaines eaux britanniques à condition de pouvoir prouver qu’ils y pêchaient auparavant. Mais Français et Britanniques se disputent sur la nature et l’ampleur des justificatifs à fournir.

Dans les zones de pêche encore disputées (zone des 6-12 milles des côtes britanniques et îles anglo-normandes), Londres et Jersey ont accordé au total un peu plus de 210 licences définitives, alors que Paris en réclame encore 244. « Il manque quasiment 50% des licences auxquelles nous avons droit », a martelé Gabriel Attal. Côté britannique, le porte-parole du gouvernement de Boris Johnson avance un chiffre bien différent : « 98% des licences de pêche ont été accordées ».

« Les menaces de la France sont décevantes et disproportionnées, et ne correspondent pas à qu’on pourrait attendre d’un allié et partenaire proche », a réagi mardi soir un porte-parole du gouvernement britannique, affirmant qu’elles n’étaient « pas compatibles » avec l’accord post-Brexit et le droit international. Si ces menaces sont « appliquées, elles feront l’objet d’une réponse appropriée et calibrée », met-t-il en garde.

RFI

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