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URD et la présidentielle 2020 : Qui pour sauver l’héritage de Soumi ?

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Plusieurs candidats pour un fauteuil. Voilà la réalité qui prévaut aujourd’hui à l’URD après la disparition de Soumaïla Cissé et en vue de la prochaine élection présidentielle. Parmi les candidatures à la candidature du parti pour 2022, trois grosses pointure : Me Demba Traoré, Boubou Cissé et Mamadou Igor Diarra. Chacun y va avec ses atouts, faiblesses et ses moyens dans un parti où des clans se forment au gré des intérêts. Qui, dans ces circonstances, aura la lourde responsabilité de sauver l’héritage de Soumaïla Cissé qui a toujours prôné l’unité au sein de l’Union pour la République et la Démocratie ?En effet au-delà des querelles de candidatures à cette élection, c’est l’héritage politique de Soumaïla Cissé qui est en jeu. Après presque 20 ans d’existence de l’Union pour la République (URD), feu Soumaïla Cissé avait su faire de ce mouvement un parti bien implanté au Mali avec des sections dynamiques de Kayes à Kidal.  Et il a su présenter le parti comme une véritable force politique, capable d’incarner une alternance crédible.

 

De la création du parti en 2003 jusqu’à sa disparition en 2020, Soumaïla Cissé a porté haut l’étendant de l’URD. Il a su faire de l’URD un mouvement discipliné, attirant des cadres compétents et à doter le parti d’un important groupe d’élus et de relais locaux. Lui-même avait marqué la vie politique par sa présence discontinue au deuxième tour des élections présidentielles (en 2002 contre Amadou Toumani Touré puis en 2013 et 2018 contre Ibrahim Boubacar Kéïta).

 

En outre, le fondateur de l’URD a toujours prôné la cohésion interne et l’unité au sein du parti.  Cela impose, donc, à l’URD de rassembler ses troupes pour maximiser ses chances de succès lors des prochaines échéances électorales.

 

Mais, pour l’instant, force est de constater qu’au sein de l’URD, aujourd’hui une guerre des tranchées entre les clans des candidats.  La triste réalité de l’URD après Soumaïla Cissé est là. Des clans et/ou groupes d’intérêts personnels se sont constitués autour de certains Responsables (anciens ou nouveaux Hauts Cadres) qui aspirent à la candidature du parti pour la prochaine présidentielle.

 

Ainsi, à l’approche de la présidentielle, la tension ne cesse de monter au haut sommet du parti sur le futur choix du candidat à la présidentielle. Plusieurs clans s’affrontent déjà. Et la « bataille » de la succession de l’ex-Chef de file de l’opposition s’annonce âpre. Et, dans ce climat, trois principales figures émergent pour porter le flambeau du parti.

 

 

 

Trois   pour un fauteuil : Demba, Boubou, Igor et les autres…

Ainsi, Me Demba Traoré, porte-parole de l’URD, ancien Ministre, proche de Soumaïla Cissé qu’il a ardemment soutenu ces dernières années, entend poursuivre l’œuvre de ce dernier. C’est cet esprit qu’il veut être le porte-drapeau de l’URD à la prochaine présidentielle.  Il dispose de la légitimité militante et de sa constance au sein de l’appareil du parti dont il maitrise tous les rouages.  Très proche de feu Soumaïla Cissé, il a acquis de l’expérience et incarne l’idéal du parti.  Mais, Me Demba Traoré sera-t-il en mesure de mobiliser les ressources financières nécessaires et possède-t-il un carnet d’adresses bien étoffé ? Le candidat Demba a-t-il une large vision sur les questions cruciales du moment, et les moyens de sa politique ?  Dispose-t-il de réseaux relationnels indispensables pour la conquête du pouvoir ? Des interrogations demeurent.

 

L’ancien Premier Ministre, Dr Boubou Cissé, qui a adhéré à la section de Djenné de l’Union pour la République et la Démocratie, est lui aussi à première ligne pour être le candidat de l’URD.

 

Côté atouts, l’ancien Chef du Gouvernement d’IBK disposerait de moyens financiers importants. Ce qui n’est pas négligeable pour un parti dont le fondateur était aussi le principal bailleur. En outre, Boubou dispose d’un carnet d’adresses au plan international, notamment en France. Mais son ralliement à l’URD a été perçu au sein de l’URD et ailleurs comme étant la manifestation de ses propres ambitions…

 

Avec de solides soutiens dans la Région de Mopti, bastion de l’URD après Niafunké (fief de Soumaïla), Boubou Cissé dispose d’arguments pour s’imposer à l’heure du choix. Toutefois, il ne fait pas l’unanimité au sein du parti. Des voix s’élèvent contre son adhésion, l’accusant d’avoir « acheté » des Responsables du parti. Ils l’accusent, en outre, d’être comptable du bilan de l’ancien Président, Ibrahim Boubacar Kéïta, dont il a été un membre du premier cercle. Pour ses détracteurs, Boubou est un digne héritier d’IBK et non de Soumaïla Cissé.L’autre prétendant de poids est Mamadou Igor Diarra. Lui aussi ancien Ministre de l’Économie et des Finances d’IBK, il a intégré le parti courant mars 2021.

 

Adhésion de circonstance ou de véritable engagement ? L’adhésion du Leader de notre Mouvement Mali en Action (MEA) n’est pas un choix personnel, rassure-t-il. Cela s’est fait en concertation avec les cadres de l’URD.

 

« De son vivant, Soumaïla m’avait fait cette proposition et nous l’avons accepté ; car, la stratégie des petits partis n’est porteuse ni pour notre mouvement ni pour l’URD. Fusionner avec l’URD signifie s’implanter dans un mouvement qui est plus représentatif et plus présent sur l’ensemble du territoire national. C’est une opportunité de croissance pour notre mouvement », a-t-il expliqué. Et il insiste sur le fait que son adhésion est « un choix de conviction » ; car, son mouvement « partage des valeurs communes » avec le parti de Soumi sur une éventuelle candidature à la présidence il préfère botter à touche en disant qu’il se prononcera le moment venu. Mais Mamadou Igor Diarra semble méconnaitre les réalités du terrain.

 

En plus de ces candidatures, plusieurs personnalités se sont annoncés aussi auprès du Secrétariat Général de la formation politique. Même si ces candidatures risquent d’être celles folkloriques  au vu de leur poids politique et financier.

 

Aussi, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) est à la croisée des chemins.  Le parti devient un enjeu et, au-delà, on assiste à une convoitise qui ne dit pas son nom autour de l’héritage de Soumaïla Cissé et au fur et à mesure que l’échéance de la présidentielle approche, ce parti enregistre un afflux de nouvelles adhésions. Plusieurs Personnalités ont rejoint ou ont leur arrivée annoncée.  Et ils ont tous en commun d’avoir des ambitions présidentiables. Or, l’adhésion de ces nouveaux militants ne semble pas faire l’objet d’un consensus au sein de la formation politique. Ses dissensions risquent alors de dilapider l’héritage du parti créé en 2003 par Soumaïla Cissé.

 

Mémé Sanogo

 

 

 

 

Source: L’Aube

 

 

 

 

 

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