La rencontre a été l’occasion pour Dr Choguel Kokalla Maïga de souligner les actions entreprises pour la refondation, conformément aux aspirations profondes du peuple malien. Satisfaits des échanges, les diplomates ouest-africains ont promis de rendre compte à leurs autorités respectivesLe Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, s’est entretenu, hier à la Primature, avec le groupe des ambassadeurs de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). C’était en présence de l’ambassadeur du Sénégal au Mali, Birame Mbagnick Diagne. Cette rencontre se situait dans le cadre du dialogue et de la coopération avec l’organisation sous-régionale, fortement impliquée dans la résolution de la crise au Mali, bien avant les événements du 18 août 2020.
Dans son discours introductif, le chef du gouvernement dira que la Transition politique en cours est une opportunité pour les Maliens de redresser leur pays, qui n’a que trop souffert de l’instabilité, de l’insécurité et des conséquences de la mauvaise gouvernance politique et économique.
Pour Choguel Kokalla Maïga, la rectification de la trajectoire de la Transition, intervenue le 24 mai dernier, a pour seule et unique justification la prise en compte de l’aspiration au changement de notre peuple.
Laquelle a été exprimée, selon lui, à travers le soulèvement populaire de 2020 pendant plusieurs mois, ayant conduit à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta. Cette aspiration, a soutenu le Premier ministre, tourne autour de la sécurité, de la justice et de la fin de l’impunité ainsi que des réformes en profondeur de notre système électoral comme garantie de non-répétition des crises. Dès lors, affirmera-t-il, la conduite des réformes n’est plus une option mais une exigence de survie de notre nation.
Les deux parties lors de la rencontre à la Primature
Fort de ce constat, selon Choguel Kokalla Maïga, le gouvernement a engagé le processus devant conduire auxdites réformes et à répondre à la soif de paix, de sécurité et de justice de notre peuple. Pour lui, la tenue des Assises nationales de la refondation (ANR), voulues par le président de la Transition pour fédérer notre peuple autour de son destin commun, répond à l’exigence de méthode pour conduire de manière consensuelle et inclusive le processus des réformes.
En outre, le chef du gouvernement a fait savoir que toutes les étapes ultérieures du processus et du chronogramme de la Transition seront déterminées à l’issue de ces assises, dont la phase finale est prévue du 20 au 26 décembre prochains. Toutefois, a tempéré Choguel Kokalla Maïga, le gouvernement est à pied d’œuvre pour la bonne préparation des prochaines élections, à travers un certain nombre d’actions qui ne sont pas obligatoirement connectées aux ANR.
Il s’agit, a-t-il détaillé, notamment, de la mise en place de l’organe unique de gestion des élections, de la révision des listes électorales en cours jusqu’au 31 décembre prochain et des opérations d’enrôlement spécial des électeurs, y compris dans les missions diplomatiques et consulaires du Mali. Sans oublier l’adoption de la loi électorale par le Conseil national de Transition en décembre prochain.
Au terme de la rencontre, l’ambassadeur du Sénégal au Mali, Birame Mbagnick Diagne, a, au nom de ses pairs, salué cette démarche «inclusive» du Premier ministre, qui leur a permis d’être édifiés sur la situation de notre pays. Il a promis qu’ils feraient le compte rendu de cette rencontre à leurs autorités.
Auparavant, le Premier ministre avait reçu la sous-secrétaire des Nations unies chargée des questions des droits de l’Homme, Ilze Brands Kehris. Les échanges entre les deux personnalités ont porté sur la situation sécuritaire de notre pays. Mais aussi la question de l’impunité en général.
Bembablin DOUMBIA
Cedeao : Le Mali n’envisage pas de quitter
Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a opposé un démenti formel aux propos attribués au ministre Abdoulaye Diop sur les réseaux sociaux.
Ces fausses informations faisaient dire au chef de la diplomatie malienne que notre pays pourrait quitter la Cedeao.
Le communiqué de démenti, rendu public hier par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, rappelle que «la Cedeao, notre organisation commune et dont le Mali est membre fondateur, a du reste constamment assuré le gouvernement de la République du Mali de son engagement et de son appui déterminé pour une Transition réussie au Mali».
Le gouvernement, ajoute le communiqué, réitère sa disponibilité à maintenir le dialogue et à œuvrer avec la Cedeao et la Communauté internationale pour la réussite de la Transition dans un «esprit de solidarité, de complémentarité et de respect mutuel et dans la recherche de solutions consensuelles prenant en compte les aspirations des populations maliennes».
Source: Essor