Après les touristes de l’océan Indien il y a 15 jours, Madagascar a rouvert ses frontières aux Européens, avec 640 passagers débarquant à l’aéroport d’Antananarivo, en provenance de Paris. Depuis près de 20 mois, la Grande Île était fermée au reste du monde, sauf aux vols de rapatriement. La réouverture était réclamée depuis de longs mois par les opérateurs du tourisme, l’un des secteurs les plus touchés par la pandémie de Covid-19.
Avec notre correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain
Un test PCR et un confinement de deux jours à l’hôtel dès la descente de l’avion : telles sont les conditions à respecter par les passagers qui viennent d’arriver sur la Grande Île. Après des mois d’arrêt, la reprise est timide, explique Jean-Théophile Randrianarijaona, chef de division tourisme au sein de Madagascar Airtours :
Cela va se faire petit à petit, mais c’est un grand soulagement pour nous. On a déjà quelques réservations : un bateau de croisière prévu pour le mois de décembre. Pour le tourisme classique, on a très peu de réservations. Il faut vraiment mobiliser tous les acteurs pour qu’on rassure les clients et qu’ils se décident à venir à Madagascar.
Pour une reprise effective et éviter une nouvelle vague de Covid-19 dans le pays, les opérateurs touristiques plaident aussi pour une vaccination beaucoup plus importante.
« On doit affronter afin de récupérer le manque à gagner, qui est aujourd’hui tablé jusqu’à 900 millions de dollars, explique Jonah Ramampionona, président de l’association des Tours Opérateurs Professionnels de Madagascar. La solution simple jusqu’à maintenant, c’est d’avoir la majorité des gens vaccinés. Aujourd’hui, Madagascar a 2 % de vaccinés, donc c’est vraiment une des tâches indispensables que l’État doit faire, puisque c’est une des conditions sine qua non pour la reprise. Le tourisme est l’unique secteur qui peut vraiment aider le pays, sans couper les arbres, sans tuer les lémuriens, sans exploiter nos ressources minières. J’invite donc l’État malgache de prioriser à partir de maintenant le secteur tourisme. »
Une arrivée touristique qui se fait attendre à Nosy Be, petite île située dans le nord-ouest de Madagascar. Les habitants qui y vivent essentiellement du tourisme regrettent le maintien de la fermeture de leur aéroport aux vols internationaux.