Les syndicats des magistrats entendent affirmer leur indépendance face aux autres pouvoirs, notamment le pouvoir législatif. Au moment où certains pensent qu’il y a une justice aux ordres du régime, certains syndicats de la magistrature sortent du silence. L’Association malienne des procureurs et poursuivants (Ampp) et la Référence syndicale des magistrats (Refsyma) disent prendre acte de la résolution n° 2021-0001 en date du 04 novembre 2021 du Conseil national de Transition. Résolution largement partagée et saluée par des acteurs politiques et les défenseurs des droits de l’Homme au plan national et au faible niveau international.
Les parlementaires invitent d’une part le Gouvernement au respect scrupuleux des lois de la République, notamment en ce qui concerne l’immunité conférée aux parlementaires par l’article 62 de la Constitution, et ordonne d’autre part la suspension de la détention de Issa Kaou N’Djim, membre du Conseil national de Transition, faisant actuellement office de pouvoir législatif du pays.
Mais les magistrats n’entendent pas les choses de cette oreille. Ils soutiennent que cette mesure, quoique diversement appréciée par les réseaux sociaux, ne constitue ni une menace, ni une atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire, encore moins une entrave à la liberté de poursuite des magistrats du ministère public, au regard du célèbre adage unanimement admis selon lequel : « Il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir…», dans les conditions et formes prévues par la Constitution.
Les magistrats estiment en tout état de cause que force doit rester à la loi et que l’indépendance du pouvoir judiciaire implique la soumission du magistrat à la constitution et aux lois de la République. En tout cas, les magistrats restent droits dans leurs toges, expliquant que l’action judiciaire est au-dessus des pouvoirs.
Nampaga KONE
Source: La Preuve