« Emmanuel Macron, entre campagne vaccinale et campagne électorale », constate La Croix. Hier soir, « le président de la République a annoncé que la troisième dose de vaccin contre le Covid-19 conditionnerait le passe sanitaire pour les plus de 65 ans. Mais cette allocution lui a surtout servi à défendre son bilan. »
« Macron, une bonne dose de campagne », titre Libération. Avec, « une petite dose de Covid. Et une grosse dose de président pas encore officiellement candidat mais soucieux d’occuper le terrain de la précampagne. » En effet, développe Libération, le chef de l’
« Emmanuel Macron, entre campagne vaccinale et campagne électorale », constate La Croix. Hier soir, « le président de la République a annoncé que la troisième dose de vaccin contre le Covid-19 conditionnerait le passe sanitaire pour les plus de 65 ans. Mais cette allocution lui a surtout servi à défendre son bilan. »
« Macron, une bonne dose de campagne », titre Libération. Avec, « une petite dose de Covid. Et une grosse dose de président pas encore officiellement candidat mais soucieux d’occuper le terrain de la précampagne. » En effet, développe Libération, le chef de l’État « a surtout vanté hier soir son bilan sur le plan économique, égrenant ‘à la cavalcade’ (selon ses propres termes) les réformes qui sont sur le tapis des derniers mois de son quinquennat, se projetant au-delà de la présidentielle en évoquant la réforme des retraites et les décisions claires (repousser l’âge légal de départ par exemple) qu’il entendra prendre en 2022, une fois réélu. En insistant sur sa volonté de réformer jusqu’au bout de son mandat, en endossant dès maintenant son costume de ‘reformator’ pour le prochain quinquennat, Emmanuel Macron a cherché à se libérer des contraintes d’une pandémie qui l’a obligé depuis 18 mois à gérer l’urgence plutôt que de préparer l’avenir. »
Hymne au travail…
« Voilà que le président se projette dans l’avenir et dans le programme qu’il pourrait proposer aux Français, renchérit Le Parisien. Comme si ces thèmes de campagne étaient déjà là. Il faut dit-il ‘viser le plein-emploi’. Il faut aussi ‘garantir l’indépendance énergétique de la France’ et lancer la construction de nouveaux réacteurs pour être au rendez-vous de la neutralité carbone en 2050. Une vraie rupture dans une France, qui avait beaucoup critiqué l’énergie nucléaire avant de se raviser. Sur les retraites, le président acte que la situation sanitaire rend la réforme impossible mais il dit clairement qu’il faut repousser l’âge légal. La campagne électorale n’était pas loin, relève également Le Parisien, avec son hymne au travail, le rappel de la réforme sur l’assurance chômage et de la nécessité pour ceux qui cherchent du travail d’en chercher vraiment. »
Macron au centre-droit
En fait, analysent Les Echos, « Emmanuel Macron a choisi un positionnement malin : au centre-droit (nucléaire, valeur travail, sécurité), mais pas très à droite (rien n’a été dit sur l’immigration). Les électeurs de centre gauche n’ont pas forcément été heurtés. »
En effet, insiste la République des Pyrénées, Emmanuel Macron, « en ignorant le sujet ‘immigration’, semble laisser à la droite un os à ronger. À voir comment les candidats à la primaire LR se sont livrés lundi soir à des surenchères intenables sur le sujet, talonnés par Marine Le Pen et surtout Éric Zemmour, on croit discerner comme un calcul de voir ce camp s’entre dévorer sur un sujet, dont on nous dit depuis des lustres qu’il serait au cœur de la prochaine campagne présidentielle, ce qui ne s’est finalement jamais produit. »
Le débat se déconfine
Le Figaro, lui, boit du petit lait : « la bonne nouvelle, c’est que la politique, la vraie, reprend ses droits. Lundi soir, des centaines de milliers de Français ont regardé les prétendants des Républicains présenter leur programme. Le lendemain, le chef de l’État, comme un post-scriptum à ce débat, a troqué une réforme des retraites repoussée contre un vibrant éloge du travail et une promotion franche, enfin, du nucléaire. Indéniablement, conclut Le Figaro, cet automne, le vent souffle à droite… (…) Immigration, sécurité, écologie, travail, innovation : le débat se déconfine et la France, enfin, retrouve sa place. »
L’Humanité est d’accord sur ce point : « Macron en campagne à droite toute ! », s’exclame le quotidien communiste. « La majeure partie de son discours a pris les atours d’un satisfecit de son action. »
Plus de 100.000 rendez-vous pour la 3e dose…
Enfin, « une troisième dose de Pfizer, une overdose de Macron ! » : c’est la Une du Canard Enchaîné qui relève que c’était « la 9e allocution présidentielle depuis le Covid. »
Reste que le chef de l’État a touché la cible sur le plan sanitaire : son appel en direction des plus de 65 ans à une troisième injection a été entendu. « Sitôt les mots prononcés par le président de la République, cela a été la ruée hier soir, note Le Parisien : plus de 100 000 rendez-vous ont été pris en une heure pour une troisième dose de vaccin anti-Covid. »
RFI