Les militaires congolais ont repris des positions à Tchunza et Rinyoni, dans le territoire de Rutshuru, après en avoir été délogés dimanche 7 novembre à la suite d’une attaque. Les FARDC accusent les combattants du M23, une rébellion officiellement défaite en 2013 d’être à l’origine de l’attaque. Selon l’armée congolaise, ces hommes armés ont été repoussés et sont retournés sur le territoire rwandais d’où ils seraient venus. Les autorités rwandaises nient leur implication dans cet incident et nie toute présence des éléments M23 sur son territoire. A ce stade, plusieurs questions demeurent sans réponses sur les capacités réelles de ces combattants.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Patient Ligodi
Certains experts de la région n’excluent pas que l’attaque ait été menée à partir du sol congolais où ce mouvement dispose encore de quelques dizaines de combattants. « A moins qu’ils aient un nouveau soutien régional fort, leur influence est très réduite dans la zone où ils ont opéré », souligne Pierre Boisselet du Baromètre sécuritaire du Kivu.
De son côté, Martin Ziakwau, expert de la région des Grands Lacs, estime que pour que le potentiel militaire du M23 se transforme en menace conséquente, il ne lui manque que des financements, de l’équipement et un soutien diplomatique.
Questions en suspens
Selon lui, l’objectif de l’attaque de dimanche dernier n’était pas forcément de tenir longtemps les localités conquises, mais de lancer un message. Lequel ? Parmi les réponses possibles, il y a la question du DDR. « Il n’est pas rare qu’à l’annonce d’un programme DDR, il puisse y avoir de l’agitation de la part de certains groupes pour rappeler leur existence ou leur capacité de nuisance », ajoute Pierre Boisselet.
Les délégués du M23 ont d’ailleurs séjourné à Kinshasa l’année passée sans pourtant avancer sur plusieurs points dont le rapatriement de leurs camarades encore au Rwanda et en Ouganda.
Autre hypothèse: alors que les relations entre les pays de la région se sont améliorées, ce n’est pas le cas des rapports entre Kigali et Kampala. Il n’est donc pas exclu que la RDC soit victime de cette adversité, estiment d’autres analystes.