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Madagascar: le secteur privé demande en urgence une politique de relance post-Covid

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À Madagascar, le secteur privé national implore l’État de renouer un dialogue, « transparent, constructif et régulier » pour la relance économique. De retour de sa participation à la réunion de la Confédération Générale des Entreprises de la Côte d’Ivoire, le représentant du patronat malgache a présenté en exemple les succès économiques dus à la bonne relation entre le gouvernement ivoirien et ses entreprises.

De notre correspondant à Antananarivo,

Les frontières du pays ont rouvert la semaine dernière après avoir été fermées 15 mois en cumulés, depuis le début de la pandémie. Sur le front du Covid-19, les informations distillées par l’État sont encourageantes. Mais les 19 mois de crise économique ont laissé leurs stigmates, explique Thierry Rajaona, le Président du GEM, le groupement des entreprises de Madagascar.

En 2021, le pays a enregistré une récession de 2% et une inflation de 3% : « Entre 2020 et 2021, le PNB par habitant a baissé de 13%. Donc on continue à s’appauvrir. Il est important que le secteur privé et les autorités puissent se mettre autour d’une table pour envisager une vraie politique de relance, pour que très rapidement, dès 2022, puisque 2021 est déjà compromise, on puisse envisager des taux de croissance à l’ivoirienne, qui sont de l’ordre de 9%. »

Le secteur privé a listé une série de mesures, qui pourraient impacter à court terme la donne. Augmentation des investissements publics dans les routes, urgence absolue de signer les contrats de construction des deux barrages hydroélectriques – en attente depuis 2016 – pour augmenter la capacité de production d’énergie du pays, mais aussi amélioration du climat des affaires : « L’investissement privé a été ralenti, parce que nous ne voyons pas aujourd’hui une réelle volonté des autorités pour faire en sorte que ces investissements privés puissent venir et s’implanter de façon importante et rapide à Madagascar. »

Baisser les taxes pour relancer l’économie

Avec le ministère des Finances et les douanes, le secteur privé a travaillé sur un document de relance économique du pays à courte échéance, basé sur une fiscalité incitative, tant au niveau des impôts que des taux de douanes.

« L’engagement que nous faisons vis-à-vis des autorités, c’est que ce n’est pas parce que les taux d’imposition baissent que l’État récolte moins d’impôts. Grâce à la baisse d’imposition, nous investirons davantage, ce qui soutiendra l’économie. Les recettes fiscales ne baisseront pas pour autant, assure Thierry Rajaona. Maintenant, nous attendons de voir ce qui aura été retenu ou pas dans le projet de Loi de finances 2022. À ce jour, nous ne savons pas du tout à quelle sauce nous allons être mangés… » Pour rappel, le projet de loi de finances qui a été validé par le gouvernement et qui aurait dû être présenté au plus tard à l’Assemblée nationale le 30 octobre 2021 n’a toujours pas été publié.

Une autre difficulté est le monopole de la prise de décisions au plus haut sommet de l’État, confie le président du GEM. « Malheureusement, nous constatons dans plusieurs cas que les ministres en charge ne sont pas des décideurs et que malheureusement, beaucoup de décisions remontent au-dessus, avec le président de la République, ou on ne sait pas trop bien, ce qui fait que les prises de décisions tardent à venir. »

Le 14 août, les Groupements et Syndicats professionnels du secteur privé à Madagascar ont adressé une lettre ouverte au chef de l’État sur la nécessité de planifier la sortie de crise. Aucune réponse ni aucune proposition de rencontre n’a pour le moment été faite.

RFI

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