Le Panel des hautes personnalités chargées de l’organisation des Assises nationales de la refondation (ANR) a entamé, hier mardi, une série de rencontres avec des acteurs politiques opposés à l’organisation de ces rencontres qu’ils jugent budgétivores et dilatoires. Lesdites rencontres ont commencé par une délégation du Cadre d’échanges. Après ce regroupement, d’autres acteurs politiques sont sur la liste d’attente comme ceux du PARENA. L’objectif de démarche est de convaincre ceux qui ont opté pour la politique de la chaise vide afin de les amener autour de la table.
Des personnalités désignées par le président de la Transition, Assimi GOITA, pour conduire les Assises nationales de la refondation (ANR), dont la phase finalement doit se tenir en décembre prochain ont rencontré des responsables du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une Transition réussie.La réunion inaugurale de la série de rencontres tenue à l’hôtel Salam de Bamako a été l’occasion d’une prise de contact entre les deux parties, de prendre connaissance des dossiers, selon des témoins de la rencontre. Cette initiative se présente comme la dernière chance pour arracher la participation de tous les acteurs politiques et de la société civile aux ANR.
Cette démarche est une instruction du Président de la Transition, Assimi GOITA, afin que ces assises soient les plus inclusives. D’où la reprogrammation de ces rencontres en décembre prochain.
A l’issue de cette 1ere réunion, le président de la CDS Blaise SANGARE et membre du Cadre d’échanges a déclaré à la presse : « Nous sommes venus écouter les personnalités en charge des ARN. Nous nous sommes dit que le dialogue est dans le gène des partis politiques. Il est essentiel au Mali que les gens puissent s’écouter et s’entendre. Tant qu’on ne se comprend pas, on ne pourra pas aller de l’avant. C’est dans cette profonde philosophie et de mise ensemble des idées et des capacités que nous avons décidé de nous mettre en branle ce matin (NDLR: hier mardi 16 novembre) », a expliqué Blaise SANGARE.
Selon lui, il n’y a pas de raison de refuser de venir à la rencontre des personnalités du Panel des Assises nationales de la refondation qui sont reconnues pour leur neutralité et leur engagement pour le pays.
« La rencontre n’était pas une réunion pour aboutir à des conclusions. Mais, elle ouvre la porte entre les deux partenaires et parties. Nous notons que le contact est pris. La relation est créée », a-t-il indiqué, avant de rappeler que la rencontre a été l’occasion également de remettre leur mémorandum aux membres du Panel.
Elle sera suivie d’autre réunion, a annoncé le responsable politique. Donc, à ce jour, il est trop tôt de dire si le Cadre d’échanges va revenir sur sa position initiale (le boycott des ANR).
En tout cas, dans leur document politique remis à des autorités de la Transition, les membres du Cadre d’échanges « émettent de vives inquiétudes face aux conditions de préparation des Assises Nationales de la Refondation dont ils ne voient nullement la pertinence. »
Pour des responsables de ce front politique, l’organisation de ces assises nationales de la refondation est planifiée dans le but de proroger le délai de la Transition qui devrait prendre fin en février 2022 avec l’organisation de l’élection présidentielle.
Dans la même veine, il est prévu que la délégation du Panel rencontre aussi le PARENA qui est également dans une posture de boycott des Assises nationales de la refondation.
L’information est confirmée par le secrétaire général du Parti, Djiguiba KEITA dit PPR. Toutefois, le jour et l’heure de la rencontre restent à déterminer.
A l’image du Cadre d’échanges, le Parti du Bélier blanc estime aussi que les ANR ne sont pas opportunes. Dans une déclaration, le parti dirigé par Tiébilé DRAME a appelé le président Assimi GOITA à créer « les conditions du sursaut et du rassemblement autour du Mali et de son armée », tout en renonçant à la tenue des « Assises de la Refondation » pour ne pas diviser davantage les Maliens autour de sujets comme l’Accord d’Alger ou le découpage territorial.
Ainsi, le PARENA propose que les 2 milliards prévus pour l’organisation de ces « Assises de la Refondation » soient destinés aux populations en détresse qui sont chassées de leurs terres et de leurs foyers par les groupes terroristes dans les cercles de Niono et Djénné, sur le « Plateau » et dans le Delta du Niger.
PAR SIKOU BAH
Info-Matin