Après un week-end de manifestations contre les mesures sanitaires et surtout trois soirées consécutives de débordements, les Pays-Bas ont commencé lundi à panser leurs plaies et à nettoyer leurs rues. Les Néerlandais ont manifesté contre l’ensemble des mesures sanitaires réintroduites depuis la semaine dernière.Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
Dans le populaire quartier des peintres à la Haye, les cafés ont nettoyé les traces des violences de samedi. Dany est solidaire des cafés où elle a travaillé toute sa vie et elle est atterrée par la violence des émeutiers. « C’est un scandale, ce n’est pas normal que des gens se comportent ainsi, mais bon, certains y vont pour l’émeute, mais il y en a quand même beaucoup qui y sont allés parce qu’ils en ont marre », analyse-t-elle.De son côté, le Premier ministre Mark Rutte promet de sévir contre les émeutiers. « Ce que je n’accepterai jamais, c’est que des idiots utilisent de la violence gratuite contre des gens qui travaillent tous les jours pour vous et moi à assurer la sécurité du pays, sous prétexte qu’ils sont mécontents », a-t-il affirmé. Arjen a manifesté samedi contre les mesures sanitaires et il a continué ce lundi tout seul la manifestation dans les rues de la Haye avec une petite affiche. « Notre gouvernement forme 5 000 personnes pour contrôler les codes du passe Covid au lieu de donner cet argent aux soignants. Ce gouvernement met à mal l’État de droit sous couvert de motif sanitaire pour mettre en place un “État-gendarme” », lance-t-il.
Signe de l’ampleur des émeutes, pour la première fois depuis des décennies, la police néerlandaise a tiré vendredi soir à balles réelles sur des émeutiers.Aujourd’hui bien sûr, il y a une espèce d’hétérogénéité aussi de logiques dans ces mouvements de protestation. Mais il faut admettre que, dans beaucoup de pays, c’est bien la droite dure qui est en train de montrer plus d’affinités avec ces mobilisations.
RFI