Lors de sa rencontre avec les agents de la haute administration du Mali hier, lundi 22 novembre 2021, le Premier ministre de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga a indiqué que la transition de rupture est une donnée non négociable. Aussi, s’est-il prononcé sur les sanctions individuelles de la CEDEAO contre les autorités de la Transition.La première depuis la mise en application des sanctions individuelles de la CEDEAO contre les autorités transitoires du Mali. Le Premier ministre s’est prononcé sur le sujet hier. «La CEDEAO a décidé de nous sanctionner », a déploré Dr Choguel Kokalla Maïga avant de prendre acte de la décision. Mais il estime que tout cela pouvait être évité s’il y avait de la concertation. « Pourtant, la concertation fondée sur la bonne foi aurait permis l’instauration d’une fructueuse collaboration », a-t-il laissé entendre. Selon le premier ministre, la CEDEAO a opposé la réalité des textes au Mali pendant que les autorités transitoires lui ont opposé le principe de réalité (la réalité du terrain). « Nous sommes prêts à aller aux élections, mais en ayant auparavant, comme du reste elle a eu à nous le recommander, dans un passé récent, procédé à un amendement des textes afin d’éviter les crises politiques et les contestations postélectorales répétitives », a déclaré le chef du gouvernement devant la haute administration de l’État du Mali.
Contrairement à ce qu’avancent certains, il n’y a pas eu un bras de fer entre le Mali et l’organisation sous régionale.
Sur la question de la relation Mali-France, le premier ministre reste on ne peut plus clair : « On a parlé de nuages, de froid, à propos de nos relations avec la France. Pourtant, nulle n’est mieux placé que la France pour comprendre nos aspirations profondes ».
A l’en croire, entre le Mali et la France, les liens sont si solides qu’ils résisteront aux humeurs passagères.
Dr Choguel Kokalla a profité de l’occasion pour parler des relations entre le Mali et la Russie. « L’on a essayé de nous dissuader de nouer un partenariat avec la Russie. C’est vite oublier les données de notre histoire contemporaine. Peu de pays dépassent l’ex-URSS dans la mobilisation de l’aide au développement en faveur du Mali », a-t-il affirmé.
A ceux qui parlent d’isolement du Mali, le premier ministre répond : « le Mali n’a jamais été isolé, le Mali ne sera jamais isolé. Il suffit d’en juger par le nombre de pays, et pas des moindres, qui ne cessent de lui apporter leur appui multiforme comme récemment, lors de la 76è session de l’Assemblée Générale des Nations Unies et du vote au Conseil de sécurité pour décider de l’augmentation de l’effectif de la MINUSMA ».
Pour le chef du gouvernement, la transition de rupture est ce que les Maliens veulent. « Ce qui doit être clair pour tous, est que les Maliennes et les Maliens, dans leur écrasante majorité, ont opté pour une Transition de rupture. C’est une donnée non négociable car il en va de notre renaissance pour cesser d’être le vieil homme malade de l’Afrique de l’Ouest et reprendre notre place dans le concert des nations en jouant de nouveau le rôle de pays-phare que nous avons été trois décennies durant », a-t-il déclaré.
Boureima Guindo
Source: Le Pays