Les assises nationales de la Refondation ne peuvent être ténues à la date indiquée pour manque de consensus. C’est, en tout cas, ce qui ressort du communiqué du Panel des hautes personnalités. En somme, ni les élections, ni les Assises ne pourront se tenir aux dates respectives indiquées. Si ce n’est pas là un, voire deux aveux d’échec du PM Choguel Kokalla Maiga.En plus, il n’arrive pas à rassembler les maliens autour de l’essentiel, sans compter les sanctions individuelles de la CEDEAO infligées à nos autorités avec la possibilité d’en rajouter le 12 Décembre prochain.Dans un communiqué en date du 22 novembre 2021, le Président du Panel des hautes personnalités informe l’opinion nationale et internationale qu’en raison des concertations entamées depuis sa prise de fonction, avec les Forces vives de la Nation, en vue de trouver le consensus le plus large possible pour une participation la plus inclusive , les dates de la tenue des Assises Nationales de Refondation ont été décalées.
Un nouveau chronogramme sera annoncé à l’issue de ces concertations. Toutes les forces vives de la nation demeurent mobilisées pour une participation active et de qualité aux débats à venir.
Au regard des différents retraits ou non-participation aux assises avec le format actuel, le report était prévisible. Car, le Mali a aujourd’hui besoin de l’ensemble de ses fils quand on sait que les assises nationales de la refondation marquent une étape importante de la transition en cours.
Au demeurant, ce report suivi d’une éventuelle participation effective de tous les acteurs sonne comme un échec du PM qui se trouve dans une logique de rupture donc, d’exclusion de certains acteurs.
Aussi, faut-il le rappeler ? Certaines personnalités (149) dont le PM Choguel Maiga sont déjà sous sanctions de la CEDEAO pour non-respect des engagements (calendrier électoral). Les personnes ciblées par ces sanctions individuelles sont soit membres du gouvernement ou conseillers du CNT.
Lesdites sanctions portent sur l’interdiction de voyages et le gel des avoirs financiers des autorités de la transition du Mali.
Au même moment, les Assises auxquelles le Premier ministre tenait viennent d’être décalées au risque d’être annulées. Ce rendez-vous était loin d’être consensuel. Le Président de la transition, le Colonel Assimi Goita semble l’avoir constaté lors de sa récente série de rencontres avec les partis politiques.
La preuve : plusieurs partis politiques, dont le «Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie» à l’issue de sa rencontre le 19 Novembre dernier avec le président de la transition Colonel Goita, ont maintenu leur position de non-participation aux assises nationales de la refondation dans le format actuel.
Ce regroupement (Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie)depuis sa création ne cesse d’inviter les autorités de la transition à respecter le délai de 18 mois impartis à la transition en cours au Mali. Il compte plus de 70 partis dont 3 regroupements : EPM (24 partis politiques), Jigiya Kura (21 partis politiques), ARP (21 partis politiques) ; 2 mouvement politiques (Morema et ADRP) et des grands partis politiques comme : ASMA-CFP, YELEMA, UM-RDA et RDS. Aussi d’autres dont : l’ADEMA PASJ,le PARENA.
Si le gouvernement estime que les Assises permettront de créer des conditions pour la tenue des élections libres et transparentes, le «Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie», lui veut que le délai de la transition ne soit pas lié auxdites Assises.
Au regard de cette situation, l’on se demande s’il y aura effectivement des élections à la date indiquée. Le report des Assises donne d’ores et déjà un avant-goût de la situation sans parler de la menace d’autres sanctions de la CEDEAO le 12 Décembre prochain.
Que dires de sorties ratées du PM Choguel Kokalla Maïga lors de sa rencontre avec les chefs traditionnels et coutumiers tenue le jeudi 11novembre dernier ? Nombreux sont les partis politiques ou regroupements à réagir à ses propos à travers des communiqués.
Selon lui : «la 3ème République serait la source, la responsable de tous les maux dont souffre notre pays ; l’instauration de la démocratie aurait conduit à la faillite de l’Etat ; l’ère démocratique n’aurait apporté que désolation au peuple malien dans tous les secteurs de la vie publique ; son bilan se réduirait à une floraison d’associations et de partis politiques» …
En tout cas,au moment où les Maliens aspirent et réclament une union sacrée pour affronter les défis majeurs auxquels notre pays fait face, l’heure n’est pas aux discours tendant à la dispersion des forces. Comment le Premier Ministre, Chef du Gouvernement compte fédérer l’ensemble des forces patriotiques et susciter leur adhésion pour réussir une transition de rupture ?
A se demander si ce n’est pas le début de la fin du Choguelisme ?
Au regard de ce qui se passe, l’on s’aperçoit que Choguel est loin d’être un rassembleur. Il est sans doute sur une chaise éjectable, donc sur les traces de ses prédécesseurs. Sa popularité est en chute libre
Source: La Révélation