La délégation de l’Union européenne au Mali fait un bilan positif de sa première expérience avec le Groupe de suivi budgétaire sur le suivi de la mise en œuvre des politiques d’alimentation scolaire (alisco) de la scolarisation des filles (scofi).
Le Groupe de suivi budgétaire (GSB) a organisé, le 26 novembre dernier, à l’hôtel Olympe international de Bamako, un atelier de validation du rapport initial, des outils de collecte et lancement des opérations de vérification des politiques d’alimentation scolaire (alisco), de scolarisation des filles (scofi) et du fonds national d’appui aux collectivités territoriales (Fnact) en 2020, 2021 et 2022.
Au nom du Comité de pilotage du GSB, Yamadou Diallo a remercie la délégation de l’UE et les services techniques de l’Etat qui contribuent à la mise en oeuvre de ce projet. Selon lui, le GSB accorde une importance particulière aux résultats de cette étude. Le directeur national des cantines scolaires a félicité l’Ue et le GSB pour le partenariat dynamique. Depuis 2018, a-t-il fait savoir, les cantines scolaires ont connu une augmentation de 300% grâce à l’appui de l’UE. Selon lui, le GSB suit la mise en oeuvre des cantines scolaires depuis 2018. « Le GSB est un partenaire pertinent. C’est un partenaire qui s’améliore. Au départ, les rapports nous ont heurtés mais depuis les rapports se sont améliorés », a-t-il reconnu. Il a rassuré de son accompagnement pour la réussite de cette mission.
Abdoulaye Koné de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (Anict) et Moussa Bagayoko de la direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique ont salué cette initiative du GSB.
De l’avis de Mateusz PROROK de la délégation de l’Union européenne, la vérification des indicateurs d’un programme d’appui budgétaire par la société civile n’est pas une pratique commune. « En fait ce fut une première expérience au niveau de la Délégation de l’Union européenne au Mali de lancer une telle démarche et aussi une première expérience pour le GSB », a-t-il justifié.
L’Union européenne fait un bilan positif de sa première expérience avec le GSB. « Ce fut un exercice d’apprentissage pour nous tous, délégation, administration malienne et GSB, deux ans plus tard et malgré de moments difficiles, nous faisons un bilan positif de cette première expérience et nous nous préparons déjà pour une nouvelle mission ».
Selon lui, cette action a permis de faire la lumière sur l’utilisation des fonds publics alloués à la mise en œuvre des politiques publiques de premier ordre à savoir l’alimentation scolaire et la scolarisation des filles. Toujours selon lui, elle a mis en exergue les difficultés d’exécution des politiques décentralisées et du processus de décentralisation. « Au-delà des constats parfois difficiles faits par la mission de vérification, nous avons apprécié une amélioration du fonctionnement des cantines scolaires. Nous considérons que l’implication de la société civile notamment au niveau local a permis de sensibiliser les maires, les comités de gestion scolaire mais aussi les structures déconcentrées et que cela s’est traduit dans plus de cantines ouvertes et donc plus d’enfants ayant eu un repas à l’école en 2020 par rapport à 2019 », a-t-il expliqué.
« Nous notons cependant que la thématique scolarisation des filles n’a pas réussi à attirer la même attention, ce qui nous inquiète. D’autant plus que nous observons comme le taux brut d’admission des filles en 7ème année se dégrade année après année. L’éducation est un droit aussi pour les filles, une action résolue de la part des autorités est nécessaire pour renverser cette tendance inquiétante. Le Mali ne peut pas se priver du potentiel des filles pour construire son avenir », a souligné le représentant de la Délégation de l’Union européenne.
Il a insisté sur le besoin de poursuivre l’amélioration des analyses à partir des données collectées sur l’ensemble du territoire. Il a encouragé toutes les parties prenantes à travailler ensemble pour assurer la réussite de cette mission de vérification qui vise à améliorer le fonctionnement des politiques de l’Etat malien au bénéfice des populations.
Moussa DIARRA
Le challenge