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D’énormes irrégularités financières constatées à l’office malien de l’habitat (OMH)

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En plus d’être décrié par une frange importante du personnel, l’actuel DG, Sékou Demba ne parvient pas redresser la barre

 

A l’OMH entre 2016 et 2019 les irrégularités financières se sont élevées à 247,95 millions de FCFA. L’OMH ne cesse de défrayer la chronique, toujours sur la sellette lors de la distribution des logements sociaux (dont la procédures et viciée), les différents directeurs généraux qui se sont succédé à la tête de l’OMH « une vache laitière » n’étaient pas des modèles pour une gestion rigoureuse et orthodoxe des ressources financières. De la gestion des logements en passant par celle du personnel sans oublier des finances (on sent souvent un deal entre le Directeur Général et l’Agent Comptable, selon un agent de l’OMH) tout se fait dans les conditions très opaques.

 

L’actuel DG, Sékou Demba qui est venu pour redresser la barre ne parvient pas. Non seulement il n’est pas à la hauteur ensuite, il est décrié par une frange importante du personnel qui n’a pas encore eu le courage d’étaler à la place publique les sérieuses divergences entre le DG et le personnel. Nous avons fait un zoom sur certaines pratiques de mauvaise gestion répertoriées dans le rapport du BVG. Avant de revenir dans les prochaines parutions sur les difficultés de collaboration entre le DG et certains cadres et autres agents de l’OMH.

 

Suite à une saisine, le Bureau du vérificateur général a effectué une mission au niveau de l’Office Malien de l’Habitat (OMH). La vérification a porté sur les opérations de dépenses de l’Office Malien de l’Habitat (OMH) et la mise en œuvre des conventions de Partenariat Public-Privé (PPP) signées entre l’OMH et les promoteurs immobiliers, au titre des exercices 2016, 2017, 2018 et 2019 (1er janvier au 4 mars). Elle avait pour objectif de s’assurer de la régularité et de la sincérité desdites opérations ainsi que de la conformité de la mise en œuvre des conventions.

 

Les constatations issues de la présente vérification mettent en exergue des irrégularités financières. Elles ont donné lieu à des dénonciations auprès des autorités judiciaires. Les irrégularités financières s’élèvent à 247,95 millions de FCFA dont les principales se présentent comme suit : le Directeur Général et l’Agent Comptable ont payé des appuis institutionnels au Département de l’Habitat et de l’Urbanisme sous forme d’avances qui n’ont pas été justifiées. Le montant total non justifié s’élève à 58 millions de FCFA. L’Agent Comptable a payé des contrats de marché pour lesquels les redevances de régulation n’ont pas été acquittées pour un montant total de 1,97 million de FCFA. Le Comptable-matières n’a pas justifié l’utilisation de 230 439 litres de carburant acheté pour un montant total de 163,34 millions de FCFA. Le Régisseur d’avances a payé des dépenses en l’absence des pièces justificatives requises. Il a réglé 38 factures sans bordereaux de livraison ou attestations de service fait. Il a aussi payé des « frais d’honoraires » et des indemnités de déplacement sans base légale. Ces irrégularités s’élèvent à un montant total de 18,72 millions de FCFA.

 

La transmission et dénonciation de faits au procureur du tribunal de la commune III du District de Bamako chargé du pôle économique et financier concernent entre autres : l’engagement des dépenses non autorisées ; la mauvaise imputation budgétaire ; la justification irrégulière des dépenses de la régie ; les avances de fonds non justifiées pour un montant de 58 millions de FCFA ; le paiement des contrats de marchés sans l’acquittement de la redevance de régulation pour un montant de 1,97 million de FCFA ; la non-justification de la mise en consommation de carburant acheté pour une quantité totale de 230 439 litres, évaluée à 163,34 millions de FCFA ; le paiement des factures sans les documents attestant de la réalité des dépenses pour un montant de 12,80 millions de FCFA ; le paiement d’une somme indue à un administrateur pour un montant de 1,5 million de FCFA ; le paiement irrégulier des frais de mission à des inspecteurs lors des passations de service pour un montant de 1,05 million de FCFA ; le paiement des indemnités de déplacement et de mission non justifiées pour un montant de 323 750 FCFA ; le paiement des indemnités de déplacement et de mission indues pour un montant de 3,05 millions de FCFA…

 

Seydou Diarra

Source: L’Humanité

 

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