C’est le prestigieux journal, Jeune Afrique du 14 décembre 2021, qui a publié le scoop : « Mali-France : Emmanuel Macron va rencontrer Assimi Goita à Bamako ». Au même moment, le journaliste-écrivain, Serge Daniel, annonce dans un tweet la même information, en précisant qu’il sera accompagné par les présidents Mahamat Idriss Deby du Tchad et Nana Akufo-Addo du Ghana.
Rapidement, l’info a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Chacun y va de son commentaire. Pour les uns, c’est une victoire de Assimi Goita sur Macron, pour les autres, c’est bien le contraire.
Selon Jeune Afrique, le président français se rendra à Bamako le 20 décembre pour discuter avec lui de la possible arrivée des mercenaires russes de wagner au Mali et de l’organisation des élections censées mettre fin au régime de transition.
Après cet entretien, le même journal nous apprend qu’Emmanuel Macron s’envolera pour la base militaire française à Gao pour diner de noël avec les troupes françaises. Accompagné de Florence Parly, la ministre des Armées, il fera aussi un point sur le processus de transformation de la force Barkane enclenchée depuis trois mois.
Rappelons qu’en janvier prochain, Emmanuel Macron prendra la présidence tournante de l’UE. Aussi, échangera-t-il avec les contingents européens de la Task, force Takouba.
Ces informations ont surpris Bamako qui dit n’avoir pas été informée de cette visite ( on était mardi 14 décembre). C’est bien le lendemain que Koulouba a reçu une note verbale relative à cette mission d’Emmanuel Macron au Mali.
Les autorités de la transition ne manqueront pas de relever l’incongruité diplomatique qui a consisté à faire fuiter l’information, avant même qu’elles n’en soient saisies.
Très remontées contre cette attitude de Paris, les autorités de la transition sont en train d’y réfléchir pour trouver la réponse appropriée. Elles sont divisées entre refuser ou accepter l’arrivée de Macron en territoire malien.
Au moment où nous mettions sous presse, Bamako, nous a-t-on dit, accepte l’arrivée de Macron à deux conditions.
La première, le Mali étant un Etat souverain n’acceptera pas aborder la question de wagner avec Macron.
La seconde, au nom de cette même souveraineté, Bamako ne permettra pas à son illustre hôte d’aborder la question des élections liées à la fin de la transition.
Voilà les conditionnalités que Bamako s’apprête à annoncer pour Paris, via son Ambassade au Mali.
L’Elysée acceptera-t-elle de se soumettre aux désidératas de Koulouba ?
En tout cas, le torchon brûle entre les deux institutions.
Wa-Salam!
El Hadj Chahana Takiou
Source: 22 Septembre