Dans le cadre son programme « Sheleads », l’Association des jeunes citoyennetés active et la démocratie « AJCAD » a organisé un forum de deux jours visant à promouvoir la participation des femmes aux processus électoraux et réformes institutionnelles dans notre pays. C’était du 15 au 16 décembre dernier à la maison des Ainés du district de Bamako.
« Femme et réformes politiques : quel regard ?». C’est autour de cette thématique du panel d’ouverture que les travaux du forum ont été lancés, avec la participation du ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maiga, qui est revenu en long sur le processus de refondation en cours et a assuré que le gouvernement travaille à corriger les inégalités y compris celles qui frappent la femme.
L’occasion était bonne pour les femmes, de se pencher sur le projet de loi électorale qui a été adopté en Conseil des ministres, pour analyser des aspects positifs pour la promotion des femmes qu’il contient et dégager des points à améliorer dans le document de projet de loi électorale.
Et aussi d’analyser la Constitution de février 1992, en termes de sensibilité aux questions du genre, et proposer des aspects à améliorer pour rendre l’application des lois qui font la promotion de la femme, une disposition constitutionnelle.
« L’objectif premier c’est de rassembler les femmes de Bamako et de Ségou pour qu’ensemble nous puissions réfléchir sur un document de positionnement des femmes par rapport aux réformes à venir. Le Mali est engagé dans un processus de refondation à travers les Assises et il est important qu’en tant que femmes nous ayons des positions communes qui vont définir notre participation et le rôle que les femmes doivent jouer dans la refondation », a indiqué Mme Adam Dicko, présidente de l’AJCAD. Qui a ajouté : « Nous allons sortir de ce forum avec ce document de positionnement et mener des plaidoyers à l’endroit du CNT par rapport au projet de loi électorale et aussi à l’endroit des autorités de la transition notamment le ministère de la Refondation et les autres ministères concernés sur tout ce qui touche les femmes par rapport à la Constitution et d’autres politiques dans notre Etat qui doivent faire la promotion du leadership féministe ».
De son côté, le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maiga, « le processus global de réformes en cours tiendra compte des imperfections pour les corriger pour le plus grand bien de notre société et de notre Etat nouveau que nous voulons bâtir, le « Mali Koura », persuadé qu’ « en corrigeant ces inégalités et en donnant à la femme la place qui lui sied, le niveau de développement de notre société et de notre Etat sera rehaussé ».
Pour sa part, Fenke Elskamp, la cheffe de délégation de l’ONG « Terre des Hommes », au Mali, a appelé au changement de regard de la société sur la place des femmes, insistant sur le leadership « féministe » et non « féminin » parce que « tout homme peut aussi défendre les causes des femmes et elles ont besoin des hommes pour défendre leurs causes parce que parfois, elles se sentent seules ».
Deux autres panels, respectivement sur les thèmes de la participation politique des femmes et des places et rôles des femmes dans les réformes sectorielles seront tenus durant ces 48h suivis d’une restitution et d’une consolidation des différentes propositions issues des échanges.
Adama Konaté