Abdoul Karim Diarra, représentant le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, entouré d’Alexis Ndayizeye, chef de bureau du Centre pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité (DCAF-Mali), de Qeter Kolding, chef de la mission Eucap Sahel au Mali, du président la Commission nationale des Droits de l’Homme (CNDH) du Mali, Aguibou Bouaré, a présidé, le 16 décembre 2021 à Maeva Palace de l’ACI 2000, les travaux de la 13ème édition du Symposium national sur les droits de l’Homme. Le thème retenu pour la circonstance est : «Regards croisés sur les droits de l’Homme en période de crise multidimensionnelle». Organisé par la CNDH du Mali, ce symposium a été possible grâce à l’appui et l’accompagnement du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, et surtout des partenaires techniques et financiers comme l’Ambassade du Royaume du Danemark à travers le Fonds d’Appui aux Moteurs de Changement (FAMOC) et le DCAF-Mali. Ledit symposium s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de l’Homme, marquant l’anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Selon le président de la CNDH, ce symposium se veut à la fois, de faire un état des lieux de la situation des droits humains, et un cadre de rappel des engagements régionaux et internationaux de notre pays. Selon Aguibou Bouaré, il se propose aussi de sensibiliser les acteurs de la défense, de la sécurité, de la justice, des organisations de la société civile, etc., en vue d’une collaboration renforcée. La lutte contre l’impunité, les violations et abus des droits de l’Homme dans le Nord, mais surtout le Centre du pays avec la crise sécuritaire que vit le Mali, les menaces sérieuses qui pèsent sur la liberté d’expression et d’opinion dans un contexte de crispation et de clivage sociopolitique, la situation carcérale des détenus, le fléau de l’esclavage par ascendance persistent dans notre pays, notamment dans la Région de Kayes, ont été entre points forts de l’intervention de Aguibou Bouaré. Afin de réduire davantage les violations des droits humains et en favoriser un meilleur respect, recommande entre autres Aguibou Boauré à l’Etat malien, il faut renforcer les capacités des forces armées et de sécurité pour une meilleure protection des personnes et de leurs biens; lutter efficacement contre l’impunité en diligentant les enquêtes sur les cas de violation et d’abus des droits humains allégués; rechercher, identifier et poursuivre les auteurs et complices de violation et d’abus des droits humains; poursuivre la réforme du service public de la justice par la mise en œuvre diligente de la loi de programmation de la Justice pour une Justice performante, respectueuse des droits humains; doter l’Institution Nationale des droits de l’Homme, CNDH, en moyens humains et financiers lui permettant d’être opérationnelle sur l’étendue du territoire national, en étroite collaboration avec la société civile; améliorer et renforcer les mécanismes de lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance; adopter une loi sur les violences basées sur le genre; adopter une loi portant répression de l’esclavage et des pratiques assimilées. Pour terminer, Aguibou Bouaré n’a pas manqué de rappeler les nombreuses initiatives salutaires du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, notamment la lettre circulaire instruisant les Procureurs de mieux réprimer les infractions en lien avec l’esclavage par ascendance, les lettres circulaires recommandant successivement la diligence dans le traitement des affaires judiciaires et le respect des bonnes pratiques en matière de distribution de la justice; l’organisation des assises spéciales dans le cadre de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, pour améliorer le respect des engagements pris par le Mali en matière des droits de l’Homme. «C’est le lieu d’inviter le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux à un suivi rigoureux de la mise en œuvre, en particulier, de la circulaire relative à l’esclavage, face à une résistance néfaste de certains Procureurs, notamment dans la Région de Kayes», a fait savoir Bouaré. Alexis Ndayizeye a fortement salué les efforts inlassables de la CNDH dans la protection des droits de l’Homme au Mali. Tout comme lui, Qeter Kolding a réitéré leurs engagements fermes à soutenir la CNDH pour le respect des droits de l’Homme au Mali. « Mon département condamne avec la dernière rigueur, les violations graves des droits de l’Homme en 2021. En plus de ce tableau assez sombre, le Mali a été confronté à la Covid-19 qui a vu l’attention portée par les organisations des droits de l’Homme. Nous invitons les uns et les autres à informer, à sensibiliser et dénoncer des cas de violations des droits de l’Homme pour lutter efficacement contre le fléau. Pour réussir ce combat, mon département ne ménagera aucun effort pour jouer pleinement son rôle pour mettre en œuvre les engagements pris par l’Etat en matière de respect des droits de l’Homme », a fait savoir le représentant du ministère de la justice et des droits de l’Homme, garde des sceaux, Abdoul Karim Diarra.
Hadama B. Fofana
Source: Le republicain mali