L’alerte est venue récemment de sa famille et de ses avocats qui ont dénoncé les dures conditions de détention de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga (SBM), ayant dangereusement affecté sa santé, au point de le faire immédiatement évacuer à l’extérieur. Avant que l’irréparable ne se produise.
Qui bloque l’évacuation sanitaire de l’ancien Premier ministre SBM, détenu à la Maison centrale d’arrêt de Bamako depuis plusieurs mois, dans des conditions des plus déplorables ? Au cœur de ce dossier judiciaire, l’interrogation est prise très au sérieux, notamment du côté de la famille et des avocats de l’intéressé ; eux qui ne cessent, selon des sources proches du dossier, depuis plus d’un mois, à attirer l’attention des autorités de la transition sur la nette dégradation de la santé du détenu.
En fait, ce sont, toujours selon les mêmes sources, les conditions inhumaines de détention de l’ancien Premier ministre, SBM, maintenu, contre toute attente, dans une cellule de 90 personnes, qui ont provoqué cette soudaine et brutale détérioration de sa santé. Quand on sait que l’intéressé lui-même présentait des antécédents sanitaires, on se rend absolument compte de la nécessité qu’il y a lieu de prendre très au sérieux les préoccupations de sa famille.
A l’évidence, le cas de SBM est devenu plus préoccupant pour ses médecins traitants qui ont conclu en ce moment précis que l’état de santé du détenu, de plus en plus dégradant, nécessite une évacuation en bonne et due forme vers des plateaux techniques plus adaptés pour une prise en charge efficace.
En dehors de pareille évacuation sanitaire, il est clair, notent les rapports médicaux, que le pronostic vital de l’intéressé est bien engagé. Dès lors qu’un tel signal médical est avancé par les spécialistes, et en tenant compte que l’intéressé bénéficie, jusqu’à preuve du contraire, de la présomption d’innocence, tel qu’il est préconisé dans tous les pays de droit, il est évident que l’évacuation sanitaire ne devra poser aucun problème. Et surtout qu’en la matière, ce qui est recherché en définitive, c’est la manifestation de la vérité.
Autour de cette affaire, où certains membres de la famille de SBM n’hésitent plus à parler d’un otage politique, sur fond d’habillage juridique, en raison du fait que l’homme fait peur, on redoute de plus en plus une volonté délibérée d’humilier un homme.
Un sentiment de plus en plus dominant au sein de l’opinion publique. Ce dossier judiciaire prend désormais les allures d’une véritable machine de répression judiciaire, à partir du moment où il a été refusé à Mme Bouaré Fily Sissoko, ex-ministre de l’Economie et des Finances, également poursuivie dans ce dossier, et qui a toujours clamé son innocence, de participer aux obsèques de sa défunte maman, presque centenaire.
Dans un pays de civilisation comme le Mali, voilà un état de fait qui a heurté les sensibilités, comme étant la marque la plus saisissante d’une justice déshumanisée.
Madou COULOU
Source: La Preuve