Lors de sa sortie médiatique en date du 23 décembre 2021, le Directeur général de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Bakary Camara, a expliqué les raisons qui ont conduit à l’annulation des 42 bourses sur 50 accordées par la Tunisie au Mali. Après présélection par ordre de mérite, avait-il expliqué, «les dossiers des présélectionnés ont été transmis aux autorités tunisiennes en charge de l’Enseignement supérieur. En retour, par la note Nº 152 du 25 novembre 2021, la Tunisie a informé les autorités maliennes que seuls les 8 dossiers proposés pour le Master ont été acceptés et que les 42 proposés pour la Licence ont été refusés au motif que l’année universitaire a déjà démarré dans les Universités tunisiennes». Cette explication des faits ne semble pas convaincre certains parents d’élèves qui pointent plutôt du doigt la négligence de ceux qui étaient chargés de ce dossier.
Le jeudi 23 décembre 2021, lors d’un point de presse, dans ses locaux, le Directeur général de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Bakary Camara, s’est longuement expliqué sur la question des 50 bourses accordées par la Tunisie au Mali dont la grande partie a été annulée. Dans cet exercice, il était accompagné par son adjoint et chef de Division Bourses et coopération.Dans ses explications, le Directeur Général de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Pr Bakary Camara, a rappelé que les autorités tunisiennes ont accordé 50 Bourses d’études au Mali au titre de l’année universitaire 2021-2022. Des bourses, selon lui, destinées aux bacheliers de l’année en cours (Session d’août 2021). Cette donation a été notifiée au Mali par la Note verbale N° 97 du 19 juillet de l’ambassade de Tunisie à Bamako.
Ces 50 Bourses, dira le Pr. Camara, se répartissent en 21 places pédagogiques avec Bourses ; 21 places pédagogiques sans Bourse (appelées communément inscriptions libres) ; 8 places pour le Master-Doctorat sans bourse. Le Directeur général ajoutera : «Dans la notification susmentionnée, reçue le 02 août 2021 par la Direction générale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, service technique en charge du traitement de ces bourses, la date limite de transmission des dossiers de candidature aux autorités tunisiennes était fixée au 16 août 2021, date à laquelle les résultats du Baccalauréat malien n’étaient pas encore proclamés».
«Face à cette contrainte, la Direction générale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a demandé une rencontre avec l’ambassade de la Tunisie au Mali, qu’elle n’a pu obtenir que le 17 août 2021. Lors de cette rencontre, il est convenu entre l’ambassade de Tunisie et la DGESRS d’octroyer ces Bourses aux bacheliers de la session de 2020. C’est ainsi que la DGESRS a diligenté le processus de sélection des candidats», déclare le DG.
«Les dispositions nécessaires ont été prises à son niveau pour accélérer les différentes étapes du processus de traitement de ces bourses (publication du communiqué d’appel à candidature, réception des dossiers, dépouillement, classement, vérification et présélection) », explique le directeur.À l’issue de ce processus, explique-t-il, «50 dossiers ont été présélectionnés sur 60 dossiers de candidature reçus. Ils se répartissent comme suit : inscription avec bourse : 07 dossiers reçus et présélectionnés. Ils ont été complétés à 21 par 04 dossiers des postulants aux inscriptions sans Bourse. Ces candidats devraient bénéficier d’une allocation mensuelle (la Bourse) de l’État tunisien et des compléments de bourse du Mali ».
Concernant l’inscription sans bourse, expliqua-t-il, y eut « 43 dossiers reçus dont 17 candidatures. Ces candidats de cette catégorie devraient bénéficier seulement de la gratuité des études. Ils ne bénéficient pas de l’allocation accordée par l’État tunisien. Cependant, ils bénéficient du soutien de l’État malien qui leur accorde les frais de transport et les compléments de bourse. Après présélection par ordre de mérite, les dossiers des présélectionnés ont été transmis aux autorités tunisiennes en charge de l’Enseignement Supérieur. Malheureusement, en retour, par la note Nº 152 du 25 novembre 2021, les autorités tunisiennes ont informé le Mali que seuls les 8 dossiers proposés pour le Master ont été acceptés et que les 42 proposés pour la Licence ont été refusés au motif que l’année universitaire a déjà démarré dans les universités tunisiennes ».
Le directeur a aussi insisté sur les difficultés qui ont émaillé le traitement de ce problème. « Vue la difficulté de la situation, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, le Pr Amadou Keïta, s’est personnellement saisi du dossier en rencontrant le Chargé d’affaires de l’ambassade de la Tunisie au Mali et en demandant à l’ambassadrice du Mali en Tunisie de prendre attache avec son homologue tunisien, à qui il a adressé un courrier aux fins de lui demander une dérogation exceptionnelle au profit de nos présélectionnés, qui nourrissent désormais tant d’espoir d’aller continuer leur formation en Tunisie ».Ces différentes explications du Directeur général de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ne semblent pas convaincre certains parents d’élèves qui reconnaissent qu’il y a eu des contraintes, mais que « le dossier a souffert de la négligence » dans sa prise en charge.«Tout ce qu’ils ont demandé a été suivi et fait à lettre en tenant compte du délai qu’eux-mêmes ont fixé. Le directeur nous a informé que lors de sa rencontre avec l’ambassade de Tunisie à Bamako, il avait demandé et eu une prolongation du délai d’envoi des dossiers en Tunisie. Rien ne nous le prouve car aucun document écrit ne nous a été montré dans ce sens. Si tel était le cas, pourquoi ils n’ont pas travaillé en tenant compte de ce délai ? Le dossier a été purement et simplement négligé jusqu’à ce que le ministre lui-même en personne s’est personnellement impliqué. Nous avons beaucoup dépensé pour être dans le temps. Certains se sont privés de s’inscrire dans d’autres universités, fondant l’espoir sur ce projet de bourses, mais voilà.. », s’indigne un parent d’élève. Avant d’ajouter : «Ce n’est pas une priorité pour eux parce qu’ils n’ont pas de proches parmi les candidats sélectionnés. D’ailleurs, une indiscrétion proche du dossier nous est parvenue ».
Quoi qu’il en soit, dans ce monde où la compétitivité des ressources humaines est recherchée, les autorités maliennes ont intérêt à ne pas manquer de pareilles occasions, notamment dans le domaine de l’éducation. Il y va de l’avenir de la nation tout en entière.
Fabrice Abdoul
Source: Plume Libre