Depuis l’annonce de la remise par nos autorités de la transition d’un chronogramme pour les élections à la Cedeao, les réactions se déchainent de partout pour dénoncer la durée de la transition qui est de 6 mois à 5 ans. Certains ont même estimé que ce n’est plus la transition, mais une confiscation du pouvoir. Des réactions que les autorités ne comprennent pas. Contactée, une source proche qui a requis l’anonymat affirme ne pas comprendre ces concitoyens.Les autorités ont soumis les conclusions des assises telles promises à la Cedeao afin que l’organisation sous régionale puissent ensemble avec les autorités de la transition comme par le passé fixer la période idéale pour parachever la transition. Le chronogramme soumis n’est pas unilatéral et tout reste à discuter’’, a fait savoir notre source dans les sérails du pouvoir.
Dès l’annonce d’un chronogramme de 5 ans supplémentaires, cette proposition a déchainé les passions au point de créer une révolte populaire avec la multiplication des communiqués des partis politiques. C’est pourquoi notre source révèle que la réaction a surpris plus d’un, car l’idée n’est pas d’imposer la durée, mais plutôt soumettre ce que le peuple a décidé lors des assises qui ont pris fin le 30 décembre 2021 au Cicb.
À entendre notre interlocuteur, “le chronogramme qui a été soumis à la Cedeao n’est pas unilatéral, elle est tout au moins discutable ; mais il s’agissait de tout faire pour ne pas dépasser le délai exigé par les chefs de l’État de la Cedeao’’.
En clair, selon ses explications, les 5 ans présentés dans le chronogramme sont une proposition des forces vives et non des autorités. C’est pourquoi il était important de remettre les propositions comme demandées par les Assises nationales de la refondation pour laisser la Cedeao apprécier. Sinon, il n’en est pas question d’imposer quoi que ce soit à la communauté des États de l’Afrique de l’Ouest. “Il revient aux autorités de la Cedeao de discuter et convenir de la durée de la prolongation supplémentaire à accorder. Ce n’est pas le choix des autorités, mais du peuple.Concernant la réaction de la classe politique notamment du Cadre d’échange des partis et regroupement de partis politiques pour la réussite de la transition au Mali, il affirme que les autorités ne comprennent pas cependant les motivations. Selon lui, le Cadre a affirmé n’être pas engagé pour ces assises et par conséquent il n’y participera pas. Pourquoi vouloir aujourd’hui se prononcer sur les conclusions issues des consultations ?
Pour rappel, c’est le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, accompagné d’une délégation qui a été dépêché chez le Président ghanéen, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo. Objectif : présenter au chef de l’État ghanéen également président en exercice de la Cedeao, les conclusions des Assises nationales de la refondation.
Au cours de ces Assises, les participants ont demandé une prolongation de la transition allant de 6 mois à 5 ans. Et c’est cette dernière proposition qui a été soumise dans le projet de chronogramme présenté au Président ghanéen, le vendredi 31 décembre 2021 par le ministre malien des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie malienne a indiqué que les autorités maliennes restent ouvertes au dialogue. « Nous espérons qu’en retour la Cedeao pourra venir pour engager des discussions techniques avec nous pour une solution consensuelle et l’adoption d’un chronogramme qui puisse consacrer le retour de notre pays à un ordre constitutionnel normal », a-t-il déclaré.
Dans un communiqué, la commission de la Cedeao dit « avoir pris note du projet de chronogramme des élections transmis par la délégation malienne au Président en exercice de l’organisation, le Ghanéen Dankwa Nana Akufo Addo ». Ce dernier a invité, ajoute le document, le médiateur pour le Mali à se rendre à Bamako, mercredi 5 janvier 2022. Dans le même document, il est noté qu’un sommet extraordinaire se tiendra aussi sur le Mali le 9 janvier prochain à Accra au Ghana.À souligner que ; le Cadre d’échange des partis et regroupements de partis politiques pour la réussite de la transition au Mali, la Cmas de l’imam Dicko, l’Acrt Faso Ka wélé, tous ont réagi par rapport à cette proposition.
Kevin KADOASSO
Source: LE COMBAT