La situation sécuritaire au Mali devient de plus en plus préoccupante. Après les régions du nord, c’est désormais le centre et le sud qui sont la proie du terrorisme.
La situation sécuritaire au Mali s’est-elle améliorée après le coup d’Etat de 2020 ? La réponse est non ! Au contraire, elle se détériore jour après jour. Derrière la propagation faite par les soutiens du pouvoir, c’est un tableau sombre qui se dresse derrière sur le plan sécuritaire. Jamais la nation malienne n’a été aussi proche de s’effondrer à cause de la menace terroriste au point que les autorités de la transition avec à leur tête un colonel de l’armée, multiplient les partenaires pour défendre le territoire malien. C’est à ce besoin d’élargir ses partenaires que le Mali se trouve dans un imbroglio avec certains de ses partenaires traditionnels dont la France. Car, la volonté de faire intervenir un groupe de combattants russes non affiliés à l’Etat russe, pousse des pays comme la France à vouloir se retirer du dispositif sécuritaire au Mali à défaut de faire reculer le Mali par la pression diplomatique.
Mais ce qui préoccupe les Maliens, ce n’est pas le visage ni l’origine de ceux qui interviennent pour défendre leur territoire mais l’avancée fulgurante des groupes terroristes qui occupent désormais une grande partie du territoire et progressent vers des zones qu’on avait imaginé inaccessibles pour eux. Le Kénédougou, cette région de Sikasso, est un grenier pour le Mali. C’est une capitale économique et de ce fait si elle tombe sous l’emprise du terrorisme, ce serait un coup dur pour tous les Maliens.
Les récentes attaques terroristes dans la localité notamment à Nièna, a pris tout le monde de court. Après l’étonnement, les questions se bousculent dans la tête de certains Maliens : Arriverons-nous un jour à mettre fin au terrorisme au Mali ? La région de Sikasso, va-t-elle résister au terrorisme ?
Toutes ces questions sont alimentées par des doutes sur la capacité de l’armée malienne à faire face seule à la menace. Ces doutes trouvent leur fondement au niveau de la capacité opérationnelle de l’armée malienne : nombre de soldats ; leur niveau de formation ; le degré de moral ; le matériel militaire mis à leur disposition… Aussi au niveau de la moralité de certains officiers supérieurs et subalternes. Car, si la guerre est tant redoutée par les hommes, elle nourrit également certaines personnes. Et il n’est plus à prouver que certains soldats engagés au front, de même que des responsables politiques et administratifs, se laissent entrainer dans le trafic (armes, organes humains ; denrées alimentaires…) et compromettent ainsi tout effort de ramener la paix. Difficile d’identifier ces brebis galeuses qui empoisonnent la situation dans le but d’en tirer au maximum possible des bénéfices.
C’est pourquoi, il est très dangereux de laisser l’insécurité s’emparer de zones névralgiques comme celles du Kénédougou qui constituent de véritables poumons pour l’économie malienne.
Là où il y l’insécurité, les cœurs se compromettent facilement. Donc, le Kénédougou ne doit pas tomber entre les mains des terroristes. Les autorités de la transition doivent tout faire pour éviter pareil scénario catastrophique.
Tiémoko Traoré
Le Pouce