Après l’appel téléphonique entre le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres et le Président Assimi Goita, les lignes semblent bouger entre le Mali et la CEDEAO pour trouver un terrain d’attente autour du délai de la transition. Pendant qu’Alger et l’UA proposent seize mois maximum de prolongation du délai de la transition, le Mali propose deux ans. Discutable !Depuis les sanctions diplomatiques, financières et économiques de la CEDEAO contre le Mali, il y a deux semaines, plusieurs pays, personnalités, organisations et Institutions internationales s’activent pour trouver un dénouement heureux à la crise. Parmi eux, on peut citer le secrétaire général des Nations Unies, l’Algérie, le Togo, le Sénégal.
Le secrétaire général des Nations Unis, qui avait promis dès la première semaine de l’embargo de rentrer en contact avec le Président de la transition, l’a fait. Dans son rôle de Grand Médiateur, Antonio Guterres, dans un entretien qu’il a eu avec Assimi Goita, le mercredi dernier, a demandé au chef de l’Etat malien, « un calendrier électoral acceptable ».
En réponse, le chef de l’Etat du Mali, lui a transmis son « engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, apaisé et sécurisé ». Et d’inviter M. Guterres « à encourager la communauté internationale à accompagner le Mali en plaçant l’intérêt supérieur de la population malienne au-dessus de toute autre considération.
On se souvient que lors d’un entretien qu’il a eu avec des journalistes, le 13 janvier dernier, Antonio Guterres a laissé entendre que « si un calendrier acceptable est présenté et si le gouvernement prend des mesures dans cette direction, il y aura une levée progressive des sanctions ».
« Je travaille avec la Cédéao et l’Union africaine pour créer les conditions qui puissent permettre au gouvernement du Mali d’adopter une position raisonnable et acceptable pour accélérer une transition qui dure déjà depuis longtemps », a-t-il aussi dit. Cela pourrait « permettre un rétablissement de la normalité dans les relations entre cet Etat et la communauté internationale, la Cédéao en particulier », a-t-il estimé.
Et bien, cette recherche de la normalité à travers les mêmes pays de la CEDEAO, est semble t-il sur la bonne voie.
Mercredi 19 janvier 2021, après son voyage discret à Bamako, où il s’est entretenu avec son homologue malien, le colonel Assimi Goïta, le président togolais, Faure Eyadema, a transité par Dakar, le lendemain, c’est à dire jeudi 20, tard dans la soirée.
Selon des informations obtenues par Confidentiel Afrique, M. Eyadema a rencontré son homologue sénégalais Macky Sall. Sans tambour ni trompette. « Il a demandé au président Sall de prendre le dossier malien en main et de s’impliquer davantage pour le retour du Mali dans les instances communautaires Cédéao-Uémoa.Selon les informations de nos confrères, le chef de l’Etat sénégalais, qui assure, depuis samedi 22 janvier 2022, la présidence tournante de l’Union africaine (U.A), « a rassuré son homologue togolais qu’il abattra toutes ses cartes pour un dégel de la crise politique et économique.
Dans la même dynamique, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine s’est réuni il y a tout juste une semaine, mais ses conclusions n’ont été communiquées que le vendredi 21 janvier, lors d’une séance entièrement consacrée au Mali, a endossé les positions de la Cédéao. L’Union africaine soutient donc les sanctions et appelle surtout les autorités maliennes à une prolongation courte de seize mois maximum.
Ce faisant, l’U.A soutient la proposition de médiation formulée par l’Algérie. Le délai proposé par Alger est de seize mois de transition supplémentaires au maximum avant l’organisation des élections présidentielle et législatives, est jugé « approprié et réalisable ».
Notons que Bamako a proposé à la CEDEAO une prolongation de la transition de deux ans. Entre deux ans et 16 mois maximum, et si il y a bonne foi, les discussions entre la CEDEAO et les autorités maliennes vont certainement aboutir à un accord et cela pour le bonheur des populations maliennes et des autres pays Ouest africains, qui commencent à ressentir les conséquences des sanctions des chefs d’Etat.
Amadou Sidibé
Arc en ciel