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Boubacar Dramé, inspecteur des impôts, chef du centre des impôts des moyennes entreprises (cime) de la rive gauche du district de Bamako : « Le paiement de l’impôt est une obligation citoyenne. Cela aide l’Etat à faire face aux dépenses publiques ».

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Inspecteur des impôts de son état, Boubacar Dramé a intégré l’administration fiscale en juin 2002 comme inspecteur des impôts stagiaire. Il a été muté pour la première fois au niveau de la Sous-direction Législation Fiscale et Contentieux. Après un parcours dans cette Sous-direction, l’actuel responsable du CIME 1 a été affecté au centre des impôts informatisé de la commune III en 2005, en qualité de gestionnaire des dossiers fiscaux. En 2006, Boubacar Dramé est nommé chef du Centre des Impôts de Niono où il passe environ 9 ans.

 

 

 

De 2015 à 2017, il servira à Koulikoro comme  chef de centre. De  2017 à 2019, la Direction Générale des Impôts le nomme  Directeur Régional des Impôts à Tombouctou.

 

En 2019, il est affecté à Ségou, en qualité de Directeur Régional des Impôts. En février 2021, quand il a été  question  pour la  Direction Générale des Impôts de créer et de démarrer les Centres des Moyennes Entreprises (CIME), Boubacar Dramé s’est vu confier la mission d’animer le Centre des Impôts des Moyennes Entreprises de la rive gauche du district de Bamako.

 

La création de ces deux entités fait suite à la dissolution de la Direction des Moyennes Entreprises. Les deux Centres sont tous situés sur le territoire du District de Bamako ; l’un sur la rive droite et l’autre sur la rive gauche.

 

Le Pouce : Est-ce qu’on peut connaitre les raisons de création des deux CIMEs ?

 

Boubacar Dramé : « C’est une réforme majeure à laquelle les plus hautes autorités attachaient du prix, les partenaires techniques aussi.  Avec la DME, il y avait des soucis de recettes. Depuis sa création, la DME n’était pas parvenue à atteindre les prévisions de recettes qu’on attendait d’elle. Ils ont voulu changer de fusil d’épaule.  Les dossiers des moyennes entreprises ont été éclatés en deux pour être attribués aux CIMEs. Les CIMEs découlent donc de la Direction des Moyennes Entreprises. Ce sont ces mêmes dossiers que nous sommes en train de gérer dans les centres des moyennes entreprises ».

 

Le Pouce : Parlez-nous de la place des CIMEs dans la mobilisation des recettes ?

 

« Il y a un principe aux impôts qui est très simple. En effet, les CIMEs découlent de la direction des moyennes entreprises donc ce sont les prévisions, sinon les réalisations que les moyennes entreprises ont pu engrangées comme recettes de l’année 2020, qui ont été reconduites, assignées aux centres des moyennes entreprises. Les réalisations de la Direction des Moyennes Entreprise de 2020 étaient de 42 milliards. C’est ce montant  de 42 milliards qui a été  assigné aux CIMEs en 2021. Il leur a été instruit d’atteindre  ces 42 milliards. Nous avons démarré nos activités en février 2021. Et, au mois d’octobre 2021 le CIME 1 avait déjà atteint ces objectifs de recettes. A la clôture de l’exercice, nous avons  dépassé les prévisions ; avec l’appui de la Direction ».Le Pouce : 0n vous a réaffecté les montants de l’ancienne direction des moyennes entreprises. En termes d’innovations, qu’est-ce que vous avez apporté pour dépasser les recettes de cette structure ?

Boubacar Dramé : « Nous avons renouvelé les ressources humaines dans ce sens qu’au niveau de la section Gestion, nous avons décidé de donner la main libre. Nous avons  responsabilisé chaque gestionnaire par rapport à des tâches bien précises, en leur octroyant tel nombre de dossiers tout en leur précisant que le traitement de ces dossiers doit aboutir à tels résultats. Des unités ont vu le jour au sein de la section Gestion  de même qu’au niveau de la Recettes. Il y a une synergie entre les différentes unités. Au niveau de la section Gestion, l’unité est liée directement à une unité au niveau de la section Recettes. Nous travaillons en synergie. Ainsi, un gestionnaire est suivi par un agent de poursuite qui sait dejà combien de dossiers le gestionnaire gère. Ce même gestionnaire sait qui est cet agent de poursuite désigné pour s’occuper des contribuables.Nous avons responsabilisé chacun et réparti les tâches individuellement. Cela a été d’un grand appui dans tout ce que nous faisons. Nous avons réorganisé le service au niveau de l’accueil. Nous avons compris qu’il fallait des inspecteurs capables d’expliquer le paiement des impôts aux contribuables. Pourquoi  paient-ils les impôts et pourquoi doivent-ils venir s’acquitter de leurs déclarations  fiscales ».

 

Le Pouce : Des difficultés ?

 

Boubacar Dramé : « L’autre défi c’est au niveau des recouvrements. Nous avons eu des difficultés cette année et nous avons eu recours à des méthodes de recouvrements convaincants. Et les résultats sont là.

 

Le Pouce : Comment se fait le traitement des contentieux ?

 

Boubacar Dramé : « Nous ne traitons pas les contentieux. Si les dossiers de contentieux arrivent, nous les acheminons au niveau de la direction générale ou au niveau de la direction des impôts du district de Bamako, qui traite le dossier selon le cas. Tout début est difficile ; il y avait une petite méfiance entre les agents. Nous étions tous nouveaux, on se connaissait à peine et les gens ne savaient pas qui fait quoi, qui est capable de quoi ? Au début, il y a eu quelques petites réticences. Sur le plan technique, nous avons démarré avec des problèmes dans les transferts des dossiers au niveau de la DME vers les CIMEs. Nous avons eu des difficultés d’implantation et de réception des contribuables, notamment des problèmes de parking ».

Le Pouce : Qu’en est-il de vos rapports avec les contribuables ?

 

Boubacar Soumaré : « Nous avons de très bons rapports avec les contribuables. Nous sommes des partenaires. C’est vrai que nous avons une mission de renflouer les caisses de l’Etat. Aussi, faudrait- il que, quand le citoyen paie les  impôts,  qu’il sache pourquoi il paie et où vont les recettes fiscales. Il doit savoir qu’elles servent à faire face aux dépenses de l’Etat, assurer la sécurité, construire des routes, des  écoles,  des structures sanitaires, etc… Le non- paiement des impôts donne de véritables soucis à l’Etat qui est dans l’obligation de faire face aux dépenses publiques».

 

Entretien réalisé par Tiémoko Traoré

 

 

 

Source: Le Pouce

 

 

 

 

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