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Une redondance à la Choguel

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Les clins du Premier ministre Choguel Maiga à l’adresse des militaires et de l’armée malienne ne se limitent pas à ses appartins publiques périodiques en treillis pendant les grands événements. En plus de magnifier les FAMa par des affirmations assez pompeuses pour ne pas paraître vraies, ces déclarations frisent parfois l’épopée. C’est le cas d’une récente sortie publique où il assure sans ciller que «l’armée malienne est l’une des plus puissantes au monde». Naturellement, peu d’observateurs se faisaient des illusions sur une ascension aussi fulgurante et spectaculaire d’une armée qui, il n’y a pas si longtemps encore, battait de l’aile devant la percée djihadiste. Ils le mettent ainsi au compte du même élan euphorique et propagandiste qui sous-tend cette autre aberration du Premier de Transition, lequel rasasse à l’envie et ne rate jamais l’occasion de réaffirmer que 80% des militaires maliens sont formés en ex-Union soviétique. Il se trouve qu’une telle proportion d’éléments ne pouvaient émaner des écoles militaires russes même au plus fort de la coopération soviétique avec le Mali. Alors qu’au bas mot, 90% des militaires appartiennent à une génération qui n’a pas connu la période glorieuse des relations militaires entre l’URSS et le Mali. La clarification se justifie par le risque de voir la redondance conférée de la teneur véridique à ce qui tient manifestement de l’impossible.

 

Une suspension intrigante des Check-points à l’Azawad

C’est l’une des résolutions les plus importantes des dernières assises du HCUA, qui se sont déroulées à Kidal en grande pompe sous la houlette d’Algabass Ag Intalla, son président. Alors que la convergence populaire était agrémentée par un impressionnant défilé militaire, la démonstration de force contraste avec l’option des mouvements de l’Azawad pour un allègement spectaculaire de ses barrières. A l’issue du conclave du HCUA, en effet, il a été décidé de la suspension de tous les check-points de qui témoignait du contrôle des zones respectives par chaque mouvement. Officiellement, la mesure est justifiée par un besoin urgent d’assurer l’approvisionnent des populations en denrée de première nécessité, mais il n’est pas exclu non plus qu’elle s’explique par les incertitudes liées à la présence redoutable d’une nouvelle force étrangère sur le terrain. Le spectre russe semble avoir fait ses effets en imposant la prudence aux mouvements armés de la CMA, qui voudraient vraisemblablement voir clair dans la nouvelle donne. C’est probablement la lecture qu’à faite de leur posture le mouvement rival de la Plateforme, qui a opposé un niet catégorique à la demande de la CMA de lever à son tour ses check-points.

 

Quid de ces marchés douteux ?

Chassez le naturel, il revient au galop. Alors que le vocable Mali Koura n’a de cesse de retentir dans les oreilles, le changement sous-tendu ressemble de plus en plus à un rétropédalage qui consiste à remplacer les acteurs pour perpétuer les mêmes pratiques. C’est ainsi qu’une opacité criante entoure actuellement les marchés publics, avec des attributaires soigneusement sélectionnés à l’abri des indiscrétions. Mais pas assez prudemment pour qu’ils ne se révèlent au monde par leurs lacunes. Choisis pour la plupart parmi la nouvelle race d’opérateurs née du renversement de régime, les différents fournisseurs de l’Etat ne se caractérisent pas seulement par leur inexpérience. La plupart d’entre eux sont rattrapés par naïveté car ne disposant même pas de la liquidité qu’il faut pour l’enregistrement des marchés de dizaines milliards aux impôts, encore moins pour le dépôt de caution. Conséquence : ils n’ont de choix que de se lancer dans la quête de partenaires capables de combler leurs lacunes en liquidités. En échange notamment d’un partage des marges bénéficiaires avec les fournisseurs traditionnels plus expérimentés et manifestement difficiles à reléguer au profit d’une race d’acteurs si peu nantis.

 

Mise en déroute très mitigée des djihadistes

 

À en croire les autorités de Transition, les terroristes n’ont jamais essuyé autant de revers sur les différents théâtres, depuis que la violence règne au Centre et au septentrion. La terreur et la peur a ainsi drastiquement changé de camp, une assertion quelque peu corroborée par une baisse tout aussi drastique de la fréquence des attaques terroristes dans les zones récemment ciblées par leurs assauts. Il se rapporte par-dessus le marché que le siège de Farabougou est levé et que quantité de matériels de guerre ont été récupérés par les FAMa dans leurs expéditions dissuasives. Sauf que les prouesses ne paraissent pas plus durables que celles engrangées par les forces Serval lors de la libération des régions nord du Mali du joug terroriste. Et pour cause, depuis 72 heures environ, l’hydre terroriste semble refaire surface à des endroits qu’on croyait définitivement débarrassés de la menace. C’est le cas du village de la B8 en zone Office du Niger, à nouveau assiégé pendant le week-end en même temps que de plusieurs autres localités des circonscriptions de Bandiagara et de Koro où le djihadisme se confond avec les clivages intercommunautaires. C’est dire que le triomphe annoncé est encore bien loin et que le phénomène a encore de beaux jours devant lui.

 

Et la disette s’acharne contre la presse nationale.

 

Pendant que les autorités politiques sont à pied d’œuvre pour trouver la solution aux effets des sanctions sous-régionales, les responsables financiers n’ont pas attendu pour anticiper les ajustements budgétaires nécessaires. Après les indications faites au départements respectifs sur la conduite à suivre ainsi que sur les postes de restriction budgétaire, c’est un véritable coup de massue qui est tombée sur la tête de la presse malienne. Déjà très modiques, les contrats de prestations sont un peu partout résiliés ou revus à la baisse de moitié et même des deux-tiers pour certains organes, tandis que les différents ministères n’ont pas encore fini d’appeler pour signifier aux rédactions une suspension de leurs abonnements. Il va sans dire qu’il ne reste plus que les ventes au kiosque comme ressources viables alors même qu’une part conséquente des revenus de ce domaine proviennent des abonnements contractés auprès des revendeurs. Une grave crise économique et financière menace par conséquent la crème des médias maliens, qui ploient déjà sous le faix des charges courantes liées aux salaires, à la consommation d’énergie, à la location, aux frais d’impression, ou encore à l’achat de consommables entrant dans la production d’un journal. Face à la situation, beaucoup de rédactions n’ont le choix que d’envisager une réduction de leur tirage et de se rabattre sur la distribution en ligne. Encore faut-il maîtriser les dédales de ce nouveau de conquête des lecteurs.

 

Le principal verrou de la Charte de Transition va-t-il sauter ?

 

Les marchandages en cours sur la durée de la Transition vont inexorablement se conclure par une adaptation de leur résultat au contenu de la Charte qui en fixe l’échéance de la Transition. En tout cas, il nous revient de bonne source que le CNT est à pied d’œuvre dans la relecture du texte en question. Et il est aussi question de faire d’une pierre et d’en tirer profit pour procéder à la correction d’autres lacunes mises en exergue tout au long de sa mise en œuvre. Ce n’est pas tout. Dans les coulisses on parle de plus en plus d’une révision de portée beaucoup plus conséquente soutenue à bout de bras par d’inconditionnels du président de la Transition. Il s’agit de défenseurs de l’idée précédemment portée par Issa Kaou Djim, lequel n’écartait pas en son temps la possibilité de débarrasser le Charte des interdictions faites à certains dirigeants de la Transition de postuler pour la magistrature suprême. Il sera donc probablement question, lors de la relecture du texte complémentaire de la Constitution, de faire sauter tout simplement le verrou qui fait obstacle au Premier ministre et au président de la Transition de briguer un mandat présidentiel. Reste à savoir si la manœuvre passera sans coup férir. En attendant, les offensives de charme font rage de la part du chef d’Etat, qui en donne l’air de ne pas être totalement désintéressé par la démarche de ses partisans.

 

Rassemblées par la Rédaction

Source: Le Témoin

 

 

 

 

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