Dans un communiqué datant du 3 février dernier, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué a donné un avertissement sans frais à tous les Magistrats en service dans les juridictions et des Services centraux du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme contre les sorties médiatiques, notamment sur les réseaux sociaux ainsi que dans la presse. Il leur a ainsi rappelé que les manquements aux règles de déontologie, telles qu’elles résultent de la Loi 02-54 du 16 décembre 2002, modifiée portant statut de la Magistrature, ne sauraient continuer à être tolérés. Lors d’une soirée culturelle, c’est l’animateur vedette de l’ORTM, ‘’Man Ken’’ qui a sonné le tocsin en s’exprimant contre les sorties d’un célèbre magistrat de la place sur les réseaux-sociaux, notamment à travers des vidéos. Mais force est de le reconnaître, ce dernier n’était pas le seul dans le corps respecté de la magistrature malienne à prendre goût des effets bénéfiques des plateformes instantanées des nouvelles technologies de l’information et de la Communication. Ils sont nombreux, ces Magistrats, à multiplier des sorties sur les réseaux sociaux et sur certains canaux de média en vue d’intervenir sur n’importe quel sujet de droit voire, des sujets de la vie de la nation. Il était donc temps pour le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, de réagir face à ce phénomène, qui avait tendance à décrédibiliser (sans le désacraliser) la noble fonction du Magistrat auprès de l’opinion publique nationale. On peut donc dire que le ministre Kassogué a tapé du poing sur la table face à ce phénomène. Ce, à travers un communiqué, rendu public le jeudi 3 février 2022. Dans lequel, il affirme, qu’il lui est revenu que depuis un certain temps, certains Magistrats s’adonnent à des sorties médiatiques sur les réseaux sociaux et dans la presse, se caractérisant par des déclarations ou des propos qui jurent avec les principes d’éthique et de déontologie auxquels ils sont astreints. A cet effet, le Ministre Kassogué a tenu à rappeler, dans ce communiqué, qu’en application de ces principes, les Magistrats doivent s’abstenir d’adopter des comportements susceptibles d’entacher le crédit du corps ou de porter atteinte à la délicatesse de leur mission. « Aussi, voudrais-je, par la présente, saisir cette occasion pour rappeler que les manquements aux règles de déontologie, telles qu’elles résultent de la Loi n°02-054 du 16 décembre 2002, modifiée, portant statut de la Magistrature, ne sauraient continuer à être tolérés » les a-t-il prévenus.Dans la même veine, que son Département prendra toutes les dispositions nécessaires, à travers l’Inspection des Services judiciaires et la Direction nationale de l’Administration de la Justice, afin que les contrevenants aux pertinentes dispositions édictées par le statut de la Magistrature répondent de leurs actes. Il ajoutera que le respect dû au corps est une obligation à la charge de chaque Magistrat. Sur ce, il en appelle au sens élevé de responsabilité de chacun pour un changement qualitatif de comportements dans l’intérêt supérieur du corps de la Magistrature. Ce qui est vrai est vrai, dit-on !
Par Mariam Sissoko
Source: Le Sursaut