La police tunisienne encercle depuis ce lundi matin le Conseil supérieur de la magistrature à Tunis pour en empêcher l’accès. Cela intervient alors que, dans la nuit de samedi à dimanche, le chef de l’État a annoncé la dissolution de cette instance judiciaire.Quelques heures après que le chef de l’État Kaïs Saïed a annoncé la dissolution de cet organisme judiciaire qu’il accuse de corruption, de partialité et d’être infiltré par ses opposants politiques, la police tunisienne a verrouillé ce lundi les portes du siège du Conseil supérieur de la magistrature, pour en empêcher l’accès.
Le CSM, du « passé »
« Le CSM appartient au passé », a déclaré le chef de l’État dans une vidéo diffusée en pleine nuit. Une décision que le Conseil supérieur de la magistrature a aussitôt rejeté.
Son président Youssef Bouzakher s’indigne et juge cette dissolution « dangereuse et illégale ». Il rappelle notamment que le CSM est une institution indépendante, sur laquelle le chef de l’État n’a aucune autorité. Cela fait des mois que Kaïs Saïed et le CSM, chargé notamment de nommer les juges, sont en conflit. Il s’agit donc d’une bataille pour le contrôle de l’appareil judiciaire.
Une dissolution perçue comme une confiscation Cette dissolution est perçue par les opposants du chef de l’État comme un pas supplémentaire dans la confiscation du pouvoir. En juillet dernier, le président a suspendu le parlement, limogé le Premier ministre et déclarer qu’il voulait gouverner par décret.
RFI