La crise qui couve au sein de la formation politique créée par feu Soumaïla Cissé et portée actuellement par Salikou Sanogo a connu son apogée avec l’exclusion et la suspension d’une flopée de grosses pointures dont l’ancien ministre des finances Mamadou Igor Diarra, un des candidats les plus en vue à la candidature URD pour la présidentielle.
« Tous ceux qui veulent bâtir les succès de demain pour écrire une nouvelle page de l’histoire sont frappés par ces mesures » s’est écrié une grosse cylindrée sous anonymat. Ce psychodrame est survenu au moment où l’Union pour la démocratie et la république (URD) tente de trouver un champion en prélude de la prochaine présidentielle qui s’annonce compliquée. De crainte de voir s’effondrer la crédibilité politique et morale du parti, d’aucuns ont cru de bon ton de s’opposer farouchement au présumé choix en gestation de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé qui ne serait pas porteur d’idées nouvelles, mais vendeur d’une gouvernance qui a précipité dans rue des milliers de Maliens et conduit à la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. La confirmation d’un tel choix, selon ses détracteurs, vaen apparence boucher l’horizon politique du partiqui court le risqued’un déclin profond parsemé de crisesà répétitions avec une forte probabilité d’échec à la présidentielle à venir.
En somme, ils ont considéréque le candidatprésumé pouponner par le premier vice-président, Salikou Fofana, ne correspond pas au positionnement politique leur permettant de toucher un électorat suffisant pour gagner le scrutin.
L’affaire a relancé le débat sur l’affiliation au parti. Des adhérents voyant d’un mauvais œil que des nouveaux bénéficient de droits similaires aux leurs, dont la loyauté et le dévouement au parti seraient plus profonds.
Excédés, les frondeurs ont organisé un congrès extraordinaire –lequel a intronisé chef de parti Gouagnon Coulibaly contre l’avis des « légalistes » avec au premier rang Salikou Sanogo qui a multiplié des initiatives visant à les ramener à la raison. En vain. Laissant planer des mesures disciplinaires dont l’ampleur n’a point surpris. A présent, tout se jouer sur le rapport de force. Les exclus et les suspendus pourraient dans une guerre sans concession rallier le maximum de soutiens au sein du parti voire s’engager sur la voie de création d’une nouvelle chapelle politique le moment venu.
Fani
Décision du Bureau Exécutif National de l’URD
Vu le statut et règlement intérieur de l’URD;
Vu les recommandations et suggestions des présidents d’honneur Younouss Touré et Bandiougou Bida Doucouré en date du 09 juillet 2021;
Vu les documents d’huissier remis à la direction du parti relatifs à la convocation d’un congrès extraordinaire;
Vu la lettre signée de la 3 ème Vice-Présidente du parti en date du 29 décembre 2021 relative à la convocation d’un congrès extraordinaire;
Vu les lettres du président par intérim du parti en date des 27 décembre 2021, 30 décembre 2021 et 08 janvier 2022 informant du caractère non règlementaire du congrès extraordinaire;
Vu la lettre de la commission nationale de conciliation et d’arbitrage en date du 29 décembre 2021 portant demande de sursis à l’organisation d’un congrès extraordinaire du parti;
Vu la lettre signée de Gouagnon Coulibaly en date du 25 janvier 2022 demandant au président par intérim du parti de préparer une passation;
Vu le refus des intéressés à participer à la réunion du BEN du 05 février 2022;
Le Bureau exécutif national de l’URD, en sa réunion extraordinaire du 05 février 2022 tenue au Crès à Badalabougou, Bamako, sous la présidence du professeur Salikou Sanogo, président par intérim du parti décide ;
Article 1er: les camarades dont les noms suivent :
Mme Coulibaly Kadiatou Samake, 3ème Vice-Présidente;
Amadou Cissé 5ème Vice-Président;
KalilouSamaké, 6ème Vice-Président;
Gouagnon Coulibaly, 14ème Vice-Président;
Abou Zeid Ousmane Maiga, 17ème vice-président;
Racine Thiam: 18 ème Vice-Président;
Modibo Camara, 22ème Vice-Président;
Beffon Cissé, 24ème Vice-Président;
Mamadou Igor Diarra, 27ème vice-président;
Bakary Fomba, 1er Secrétaire politique;
Mohamed Fall Ould Taleb, 1er Secrétaire chargé de l’urbanisme et de l’habitat;
Sont exclus du parti pour travail fractionel,organisation d’un congrès extraordinaire au nom du parti en violation flagrante de la procédure prévue en la matière, utilisation sans accord de la direction du parti des signes distinctifs du parti, toute chose de nature à porter atteinte à la crédibilité et au sérieux de notre parti, surtout à un moment où le parti est fortement engagé au sein du FSD et du M5-RFP pour soutenir le processus de Transition en cours dans notre pays.
A ce titre ils ne pourront plus agir ni parler au nom de l’URD.
Article2: pour avoir accompagné et prêté main forte aux personnes visées à l’article 1er dans leur entreprise de destruction du parti et s’être rendus complice des faits à elles reprochés, les camarades dont les noms suivent:
Mamadou Awa Gassamba, 23ème Vice-Président;
Issa Bassy Coulibaly, 24ème Vice-Président;
Mme Adiawayakoye Ramatou Koné, présidente du mouvement des femmes;
Abdrahame Diarra, président du mouvement des jeunes;
Demba Fane, 1er Secrétaire chargé des relations avec l’administration;
Mamadou B Traoré, Secrétaire chargé des questions économiques;
Aboubacar Diakité, membre du Secrétariat des questions économiques;
Al Bazzi, Secrétaire général;
Mamadou Diakité, Secrétaire politique;
Salimata Kéita, Secrétaire chargé du mouvement associatif et des OSC;
Abdoul Aziz Dicko, 1er Secrétaire chargé des questions économiques;
Ahmed sékou Touré, 1er Secrétaire chargé des Maliens de l’extérieur ;
Checne Kéita, Secrétaire au développement rural;
Abbas Diallo, Secrétaire chargé des finances;
Mamadou Maiga, Secrétaire chargé des questions économiques;
Moussa Sissoko, 1er Secrétaire administratif;
Abdoul Wahab Berthe, 1er Secrétaire chargé de la justice et des institutions;
Mamadou Abdoulaye Dicko, Secrétaire politique,
CheinkinelabassHaidara, Secrétariat solidarité, action sociale et question humaine;
Sont suspendus pour une durée de six mois de toutes les activités et ne pourront pendant cette période ni agir ni parler au nom du parti en quelque lieu ni quelque occasion que ce soit ;
Article 3: La présente décision prend effet à compter de sa date de signature et sera publiée partout où besoin sera.
Bamako le 05 février 2022
Le président par intérim
Pr Salikou Sanogo
L’Informateur