La Côte-d’Ivoire regorge d’Acteurs, d’Humoristes et De comédiens de talents qui brillent sur les scènes du continent et d’ailleurs. Les Adama Daïco, Michel Gowou et autres Digbé continuent de nous émerveiller et de nous faire rire. Avant eux, le célèbre Humoriste Souleymane Koly et son groupe le Koteba d’Abidjan ont brillé partout où ils se sont produits. Aujourd’hui, tous ceux-ci viennent de faire des émules dans la périphérie de la scène politique malienne où des apprentis politiciens, des fuyards et autres ex prisonniers sont très actifs. Et, parmi eux, un certain Ainea Ibrahim Camara, un véritable comédien celui-là. Il vient de s’autoproclamer Président de la transition malienne à partir d’Abidjan, une ville qui est en passe de devenir le lieu d’accueil de tous les fuyards de la République.C’est avec beaucoup d’amusement que les Maliens ont appris qu’ils ont un « nouveau Président de transition » et, donc, un nouveau Chef de l’Etat.
En effet, le nommé Ainea Ibrahim Camara a bien choisi son coup et le lieu (Abidjan) pour exécuter son numéro de Koteba dont la mise en scène est parfaite. Il se dit désormais Dirigeant de la transition et se donne un délai de 6 mois pour organiser des élections.
En réalité, il s’agit là d’une véritable escroquerie politique savamment exécutée par le sieur Camara pour des objectifs inavoués.
Aussi, cette comédie arrive au moment où les Autorités maliennes ont maille à partir avec la France et ses soutiens de la CEDEAO. Donc, le comédien d’Abidjan calcule bien son coup. Il veut à la fois se présenter aux yeux de la France et l’organisation sous-régionale comme une alternative crédible à l’équipe dirigeante du Mali et bénéficier, à cet effet, d’un éventuel soutien de l’Extérieur qui cherche à en finir avec la transition.
Escroquerie politique !
Autre calcul du « nouveau Président de la transition » ? Il est loin d’être politique.
En effet, l’Homme est présenté au Mali comme un escroc qui aurait séjourné à la Maison centrale de Bamako.
De ce fait, s’il se présente comme le Dirigeant d’un Mouvement politique, Ainea Ibrahim Camara n’a en réalité aucune assise politique dans le pays.Tout ce qui se raconte sur lui, ce sont ses prouesses en matière d’escroquerie. Pour preuve, selon certaines informations, ses démêlés (escroquerie portant sur 500 millions de francs CFA) avec une Dame l’avaient conduit en taule.
Dans le cadre de cette affaire, il aurait tenté de corrompre un membre du corps judiciaire. Mal lui en a pris !
Finalement, il a réussi à s’extraire de la prison. Mais, l’affaire serait toujours pendante devant la Justice. C’est dire qu’après des échecs successifs en escroquerie en matière d’affaires, le comédien d’Abidjan tente une reconversion en escroquerie politique. Dès lors, les Maliens se posent beaucoup de questions au sujet de leur « Président de la transition ». Aura-t-il le courage de revenir à Bamako pour s’installer à Koulouba ? Ou va-t-il opter pour la lâcheté en restant dans son confort abidjanais et appeler les Maliens à descendre dans la rue ? Qui le suivra dans cette aventure ? Au-delà de ces questions, Ainea Ibrahim Camara aurait mieux à gagner s’il avait pris le temps de connaitre mieux ce Peuple malien dont il se réclame. Pense-t-il réellement que les Maliens sont-ils prêts à suivre n’importe quel Aventurier qui complote contre leur pays ? Aujourd’hui, c’est, malheureusement, cette impression qu’il donne à ce Peuple. Et le fait d’être hébergé par Alassane Dramane Ouattara est un signal fort pour les Maliens. Malheureusement, la Côte-d’Ivoire, jadis terre d’hospitalité, est devenue un pays de déstabilisation. Et nombreux sont les Ivoiriens qui souffrent de cette hostilité ouverte d’ADO contre le Mali.
Ingratitude ? Certainement ! Alassane Dramane Ouattara a, sans doute, oublié que c’est au Mali que sa vieille maman et plusieurs membres de sa famille avaient trouvé refuge au temps fort de la crise ivoirienne. Ils ont bénéficié, en terre malienne, toute l’attention et le soutien de nos Autorités de l’époque. Aujourd’hui, la reconnaissance d’ADO est là…
Sambou Diarra
Source: L’Aube