La visite de deux jours du médiateur de la CEDEAO qui s’inscrivait dans le besoin d’affiner les discussions qui sont en cours, en vue de rapprocher les positions a été soldée par un constat d’échec. Car, la délégation de la CEDEAO et les autorités de la transition ne sont pas parvenus à un accord sur un chronogramme électoral devant conduire aux élections présidentielles et législatives de fin de transition.Le Médiateur de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), conduite par SE.M Goodluck Jonathan, ancien Président de la République du Nigeria, à la tête d’une importante délégation a effectué une visite de travail et d’échange de deux jours. Cette visite s’inscrivait dans le besoin d’affiner les discussions qui sont en cours entre les autorités de la Transition au Mali et la CEDEAO.
A leur arrivée à Bamako, la délégation conduite par M. Goodluck Jonathan a rencontré la commission technique chargée de la gestion de la crise malienne et les diplomates résident à Bamako.
Après cette rencontre, le Médiateur de la CEDEAO a été reçu par le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, Chef de l’État, au Palais présidentiel de Koulouba. Le Médiateur de la CEDEAO, à sa sortie de cette audience avec le Président de la transition, dira que cette visite avait pour objectif de trouver des voies et moyens pour mieux relancer le dialogue entre la partie malienne et l’institution sous-régionale, qui a adopté des sanctions contre le Mali à l’issue de son sommet extraordinaire du 9 janvier dernier.
Avec le président de la transition le colonel Assimi Goïta, ”les discussions ont eu lieu dans le cadre des consultations au niveau technique sur un calendrier électoral acceptable, tenues la semaine dernière à Bamako”, a précisé M. Goodluck Jonathan.
Le médiateur de la CEDEAO a toutefois, déclaré avoir eu un échange approfondi avec les autorités de la transition, précise un communiqué publié vendredi dernier par la CEDEAO.
Sur les conclusions des différentes discussions qu’il a eues avec les autorités maliennes depuis son arrivée dans la capitale malienne, l’ex-président nigérian a rassuré que les discussions avec la partie malienne ont été enrichissantes et se vont se poursuivront. Quant à la question de la durée de la Transition, le Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne a indiqué qu’un groupe de travail technique, regroupant la CEDEAO, l’Union Africaine ainsi que les Nations Unies est déjà en place. Les conclusions auxquelles ce groupe est parvenu, a-t-il expliqué, permettront d’élaborer un cadre de recommandations qui orienteront les décisions à prendre prochainement.
Après deux jours de visite, le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Goodluck Jonathan et les autorités de la transition du Mali ne sont pas parvenus à accorder leur violon sur un chronogramme électoral devant conduire aux élections présidentielles et législatives. C’est en tout cas ce qui ressort d’un communiqué publié par la CEDEAO.
”Ce n’est pas la visite de la dernière chance et c’est loin d’être une surprise, puisque nous avons indiqué depuis le début que nous sommes partie prenante de ce processus. C’est dans ce cadre que nous sommes là”, a poursuivi le médiateur de la Cedeao. Avant d’ajouter que des réunions techniques conjointes entre les autorités maliennes, la CEDEAO, l’Union africaine et les Nations Unies ont déjà eu lieu afin de rapprocher les différentes parties et de faire progresser les choses.
Goodluck Jonathan, a réitéré, à l’occasion, l’attachement de la CEDEAO au dialogue pour faciliter la restauration de l’ordre constitutionnel. Les autorités maliennes de la transition ont de leur côté exprimé leur disposition à continuer à dialoguer avec la CEDEAO, indique encore le communiqué.
Selon plusieurs sources, la délégation de la Cedeao a proposé aux autorités de la transition deux délais de fin de transition qui s’articulaient entre douze (12) et seize (16) mois. Des propositions qui sont toutefois en contradiction avec les décisions récemment entérinées par le Conseil national de la transition (CNT) du Mali, l’organe législatif contrôlé par les militaires depuis le coup d’Etat d’août 2020. En effet, le lundi 21 février dernier au Centre international de conférence de Bamako, siège du CNT, les conseillers, dans le cadre de l’adoption de la nouvelle charte, ont adopté la prolongation de la transition entre six (06) mois et cinq (05) ans. C’est-à-dire entériner la décision des Assises nationales de la refondation.
Y. SANGARÉ
Source: Le Malien