Les coupures d’électricité ressenties ces derniers jours à Bamako et environs sont loin du délestage comme le prétendent certains. Ainsi, pour aider les populations à comprendre les raisons ayant occasionné lesdites coupures, des responsables techniques et de la cellule de Communication d’EDM-SA ont conduit des hommes de médias à constater de visu, les sources du problème.
En effet, ces derniers jours à Bamako sont marqués par des coupures récurrentes d’électricité dues en premier lieu au grand incendie au parc animalier de Faladié communément appelé ‘’Garbal de Faladié’’.
Sur les réseaux sociaux, beaucoup d’utilisateurs n’ayant pas pris le soin de recouper pour identifier la source des coupures, se sont hâtés à les assimiler au délestage. Ce qui n’est pas du tout exact.
Face à la campagne de désinformation, des hommes de médias ont été conduits ce mardi sur le site de l’incendie, où se trouvent de grands poteaux de haute tension, dont certains câbles ont été endommagés.
Les raisons des coupures
Selon les explications de M. Philippe Fané, chef du département exploitation et achats d’énergie à la direction transports et mouvements achats d’énergie d’EDM, «ces coupures d’électricité dues à l’incendie du Garbal de Faladié, sous la ligne 150 kilovolts qui relie le poste de Kalabancoro au poste de Sirakoro, sont loin d’être un délestage».
Selon lui, le déclenchement constaté des disjoncteurs 150.000 volts, du départ au poste de Sirakoro et du départ au poste haute tension de Kalabancoro, a entrainé un arrêt en cascades de toutes les centrales du parc de l’EDM. Ce qui a provoqué notamment un manque général de tension, c’est-à-dire une coupure de l’électricité de la ville de Bamako, Koulikoro, Kati, Sélingué, Yanfolila et Ouélessébougou.
A ses dires, c’est l’incendie qui s’est produit au parc de Faladié, dans l’emprise même de la ligne qui a entrainé ipso facto la coupure générale.
« L’énergie produite par les centrales de Manantali, de Félou, d’Albatros de Kayes, et la Centrale solaire de Kita, transite du côté ouest du Mali vers le poste de Kodialani. A partir de ce poste, il y a une grande partie de l’énergie qui transite par la ligne qui a été affectée à Faladié, d’où la rupture de conducteur via le poste de Kalaban qui va vers le poste de Sirakoro. Là, on a l’énergie de Sélingué qui arrive aussi, qui alimente le côté est de la ville de Bamako (poste de Balingué, Sotuba, Koulikoro). Du coup, l’indisponibilité de cette ligne-là fait une interruption, ce qui a entrainé le manque général de tension », a longuement expliqué M. Fané. Lequel a révélé qu’il a fallu une reconfiguration du réseau pour la reprise de service.
Loin d’être un délestage
A en croire M. Philippe Fané, l’incident qui a eu lieu n’est pas de la volonté des travailleurs de l’EDM. Car « ces coupures ne sont pas considérées comme des délestages ».
Alors que pour certains, il s’agissait d’un délestage, le responsable de l’EDM soutient la thèse de coupure, puisque techniquement, « il y a délestage quand il y a déficit de production face à la demande ».
Dans la même veine, le Directeur de la Communication d’EDM-SA, Bally Idrissa Sissoko rappelle que l’incident survenu à Faladié est le deuxième du genre, après celui d’avril 2020.
Lesquels incidents, d’après lui, «posent l’épineux récurrent problème de l’occupation des emprises des installations d’EDM, notamment celles des lignes de transports haute moyenne tensions».
Monsieur Sissoko rappellera que le fait de s’installer dans les emprises des installations électriques n’est pas sans conséquence. D’abord pour les populations qui s’exposent et ensuite pour les infrastructures d’EDM qui sont exposées. Car, a-t-il expliqué sur le site de Faladié : « l’incendie a provoqué la chute d’un des câbles de cette ligne importante de transport de l’électricité (montrant du doigt) ». Ce qui a d’après ses explications, a privé du coup du courant à plusieurs parties de Bamako et des localités du pays sur ce réseau interconnecté.
Mais face à l’occupation anarchique qui freine les interventions de dépannage et de réparation, Monsieur Sissoko conseille les populations à s’éloigner des installations électriques non seulement pour leur propre sécurité mais aussi pour ne pas endommager les infrastructures électriques d’EDM.
Issiaka Tamboura pour Malizine