Le chef d’État russe est revenu sur les propos tenus mercredi soir par Emmanuel Macron lors de son allocution aux Français, durant laquelle il a déclaré “la Russie n’est pas agressée, elle est l’agresseur”.
Lors d’une conversation téléphonique ce jeudi avec Emmanuel Macron, le président de la fédération de Russie Vladimir Poutine a exprimé son désaccord avec le discours tenu jeudi soir par le président de la République, portant sur l’Ukraine.
Une discussion “franche”
Lors de cette conversation qualifiée de “franche” par le Kremlin, le dirigeant russe a ainsi “longuement commenté le discours prononcé la veille par le président français sur la guerre en Ukraine, exprimant son désaccord avec plusieurs de ses thèses. Cela concerne en particulier la déclaration d’Emmanuel Macron qualifiant de ‘mensonge’ le fait que la Russie combat le nazisme en Ukraine”, selon le Kremlin.
Moscou présente son invasion de l’Ukraine, qui s’accompagne de bombardements sur plusieurs villes ayant tué de nombreux civils, comme une “opération spéciale” circonscrite à l’est du pays et visant notamment à “dénazifier” l’Etat ukrainien.
L’actuel président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est de confession juive. Lors d’une adresse à la nation consacrée à l’Ukraine mercredi soir, Emmanuel Macron avait insisté sur le fait que “la Russie n’est pas agressée, elle est l’agresseur”.
“Cette guerre n’est pas un conflit entre l’Otan et la Russie” et “encore moins une lutte contre le nazisme, c’est un mensonge”, avait ajouté Emmanuel Macron.
Une lutte “sans compromis” contre les nationalistes ukrainiens
Le maître du Kremlin a également indiqué qu’il continuera “sans compromis” sa lutte contre les nationalistes ukrainiens.
“La Russie a l’intention de poursuivre sans faire de compromis son combat contre les membres des groupes nationalistes qui commettent des crimes de guerre”, a déclaré Vladimir Poutine lors de cet entretien, a rapporté la même source dans un communiqué.
À l’issue de cette conversation, l’Élysée à déclaré s’attendre à “ce que le pire arrive” sur le front ukrainien.
De nouveaux griefs contre Kiev?
Alors que de nouveaux pourparlers doivent avoir lieu jeudi à la frontière polono-bélarusse entre une délégation ukrainienne et des responsables russes, Vladimir Poutine a également menacé d’allonger la liste d’exigences de Moscou.” Nous parlons de la démilitarisation et d’un statut neutre de l’Ukraine, afin que jamais une menace quelconque visant la Russie n’émane de ce territoire”, a déclaré Poutine à Macron, selon le Kremlin.
“Toute tentative de gagner du temps par les négociations ne mènera qu’à l’ajout d’exigences supplémentaires vis-à-vis de Kiev”, a-t-il mis en garde.
Au moment où l’ONU et nombre d’ONG s’alarment de la situation des populations civiles en Ukraine, M. Poutine s’est par ailleurs dit prêt à “coopérer avec des partenaires étrangers afin de résoudre les problèmes humanitaires”. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a débuté le 24 février, a suscité un tollé mondial et une pluie de sanctions économiques contre Moscou.
Article original publié sur BFMTV.com