Sous le thème : « La corruption au sein de l’administration judiciaire : Enjeux et défis, la corruption ne passera pas par moi ! », l’hôtel Radisson Collection a abrité le mardi 1er mars, la cérémonie de lancement de la 6ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption, organisée par la Communauté de Pratiques de Lutte contre la Corruption (CPLC) en collaboration avec le Projet d’Appui à la Lutte contre la Corruption pour et par l’égalité des Genres (LUCEG).
Cette 6ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption était placée sous la présidence du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué. Etaient également présents à ce lancement, la présidente de la CPLC, M. Traoré Mariétou Sénou, Jean Paul Riverin, directeur du Projet LUCEG et le Chef de Coopération de l’Ambassade de Canada au Mali, Alexander Mc Gill. Quant au président de l’Office Central de lutte contre l’Enrichissement illicite (OCLEI), Dr Moumouni Guindo, il a aussi pris part à cet évènement, d’où il a affirmé que selon une étude, 86% des jeunes maliens ne sont pas hostiles à la corruption. Pour ainsi dire que ceux-ci sont aussi des acteurs potentiels de ce fléau.Comme les précédentes éditions, cette semaine a été marquée par d’intenses activités, au niveau du District de Bamako et dans certaines capitales régionales du pays. Des activités dédiées à la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière. Toute chose qui souscrit parfaitement avec les objectifs poursuivis par le Projet LUCEG.
A cette cérémonie, la présidente de la CPLC, après avoir félicité ses partenaires notamment l’Autorité malienne et l’École Nationale d’Administration Publique du Québec (ENAP), a fait le descriptif de son organisation. Selon elle, la CPLC est une organisation libre, apolitique, non confessionnelle et indépendante. Elle a ainsi pour mission, de promouvoir et de véhiculer les valeurs d’intégrité et d’éthique à travers tout le pays, en formant, en sensibilisant et en communiquant avec une masse importante de citoyens comme agents actifs de changement dans la construction d’une meilleure communauté pour nos économies, pour nos finances et pour le développement du pays.
Occasion pour le directeur du Projet LUCEG, à faire savoir que son projet s’inscrit dans la ligne droite des politiques des autorités maliennes. Qui continuent de mener une lutte implacable contre la corruption. D’où l’expression continue de la volonté des autorités canadiennes de les accompagner dans ce sens.
Le Projet d’appui à la lutte contre la corruption pour et par l’égalité des genres (LUCEG), a-t-il indiqué, est financé par Affaire Mondiale Canada (AMC). Il est mis en œuvre au Mali par l’École Nationale d’Administration Publique du Québec (ENAP) et ses partenaires d’exécution, notamment les organisations de la société civile (OSC) et l’Office Central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI).A ses dires, cette 6ème édition de la Semaine de la jeunesse contre la corruption, sera une opportunité pour les partenaires de son projet de mettre en œuvre plusieurs actions d’information et de communication en vue de sensibiliser et de mobiliser encore davantage des Maliennes et de Maliens en faveur de la lutte contre la corruption. Ce, à travers des conférences-débats publics, des débats radiophoniques, des projections de films, des rencontres populaires dans les ‘’grins’’, des activités culturelles et sportives à Bamako et dans les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et Gao.
Pour Dr Moumouni Guindo, président de l’OCLEI, la lutte contre la corruption ne saurait être le problème du seul Gouvernement mais de tout un chacun. C’est pourquoi, estime-t-il, nous avons tous des rôles à jouer. Cela, en matière de prévention, de sensibilisation et d’éducation des populations pour un changement de comportement.
Pour coller au thème de la semaine, Dr Guindo a souligné que les jeunes sont des victimes de la corruption dans l’accès à l’emploi, à la justice et aux services sociaux de base. Néanmoins, il a dénoncé que ces mêmes jeunes sont aussi des acteurs potentiels de la corruption. A ce titre, il a rappelé qu’une étude effectuée en 2016 par le projet JUPREC a révélé une situation effrayante, à savoir 86% des jeunes maliens ne sont pas hostiles à la corruption ! En effet, que 65% des jeunes enquêtés sont passifs devant la corruption et 21% sont même admiratifs face à la corruption. « C’est dire que la situation est très grave. Les jeunes, les femmes, les filles et toutes les couches sociales doivent se réveiller et se lever pour lutter énergiquement contre la corruption » a donné comme message le président de l’OCLEI.Après avoir parlé des conséquences que la corruption peut engendrer, le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué a soutenu qu’avec les possibilités de saisies conservatoires pouvant être opérées sur les biens des personnes poursuivies pour des faits entrant dans la compétence du PNEF, dès le stade de l’enquête préliminaire, les nouvelles dispositions du Code de Procédure Pénale amenuisent les risques d’insolvabilité organisée. Cela, en faisant permettre à l’Etat toute possibilité de recouvrer les biens frauduleusement sortis de son patrimoine.
Pour venir à bout du phénomène, le ministre Kassogué a prôné une mobilisation générale de l’ensemble des acteurs publics et parapublics, mais aussi des partenaires techniques et financiers.
A noter que les activités de cette 6ème édition de la Semaine de la journée contre la corruption prennent fin aujourd’hui lundi 7 mars 2022.
Par Mariam Sissoko
Source: Le Sursaut