Le poste de sécurité de Mondoro (Cercle de Douentza), Région de Mopti, a été attaqué, le vendredi dernier, par un groupe d’Hommes puissamment armés. Le bilan provisoire a été très lourd du côté des FAMA.
En effet, selon un communiqué du Gouvernement, ce bilan s’élève à 27 morts, 33 blessés, 7 portés disparus et d’importants dégâts matériels. Cependant, la riposte de l’Armée avec l’appui de l’aviation fut à la fois immédiate et énergique.
A cet effet, « le ratissage des forces spéciales déployées sur la zone a permis de retrouver et de neutraliser 47 terroristes… ».
Consécutivement à cette attaque, le Président de la transition, le Colonel Assimi Goïta, a décrété 3 jours de deuil national, à compter du samedi 5 mars. La nation entend ainsi rendre un vibrant hommage aux éléments de l’Armée tombés à Mondoro.
Dans un élan patriotique, les Maliens ont unanimement condamné cette agression perpétrée contre les forces de défense.
Ainsi, de nombreuses voix se sont élevées pour saluer le courage du détachement militaire du poste de cette localité. Pendant plusieurs heures, les soldats se sont vaillamment battus contre des assaillants venus en nombre.
Cependant, au-delà de cette attaque et du Deuil qui frappe la Nation malienne tout entière, il urge de tirer tous les Enseignements de cet évènement tragique.Premièrement, ce poste de sécurité de Mondoro est situé dans une zone à hauts risques avec la présence permanente des groupes terroristes qui maitrisent parfaitement la zone et y ont établi des complicités au sein des populations locales. Et c’est dans un environnement très hostile que les FAMA sont déployées face à des adversaires qui comptent toujours sur l’effet de surprise pour agir. Conséquence : le poste de sécurité de cette localité est toujours la cible d’attaques plus ou moins sanglantes.
Rappel : en septembre 2019, une attaque terroriste contre le poste de Mondoro et celui de Boulkessi proche avait fait une cinquantaine de morts dans les rangs des FAMA.En janvier 2021, « une coordination entre les FAMA et Barkhane avait permis de mettre en déroute une centaine d’Assaillants qui tentaient de s’emparer du camp de Mondoro », avait indiqué une source militaire française. Bref, combien de nos vaillants soldats sont-ils tombés à Mondoro, ces dernières années ? Nul ne le sait.
Alors, pourquoi ne pas renforcer le poste militaire de cette localité ou procéder à sa délocalisation ? Ou encore transformer ce poste en une véritable garnison militaire avec les moyens et tous les moyens qu’il faut ?
Deuxièmement, selon de nombreux témoignages, l’attaque de la semaine dernière aurait été minutieusement préparée depuis quelques jours.
En effet, des villageois auraient alerté sur la présence des terroristes dans la localité et dans les périphéries de Mondoro. Ces alertes ont-elles été portées à la connaissance de la hiérarchie militaire ? Des dispositions ont-elles été prises en vue de protéger le poste ? Des mesures avaient-elles été arrêtées pour sécuriser le poste de sécurité de Mondoro après les précédentes attaques dont il a fait l’objet, ces dernières années ?
De nombreuses interrogations brûlent les lèvres.
Toutefois, au-delà, cette attaque intervient dans un contexte particulier.
En ce moment, il est indéniable que les FAMA sont passées à l’offensive et elles continuent d’occuper le terrain partout et avec des résultats probants. Pour preuve, les nombreuses opérations en cours dans les Régions du Centre et du Nord du pays. Ce qui n’était pas le cas, il y a quelques temps…
Mais, malgré les résultats appréciables, les Maliens doivent se convaincre que le pays (très vaste) ne sera pacifié et débarrassé des groupes terroristes en un laps de temps. Donc, il faut du temps et de l’engagement de tous pour sécuriser l’ensemble du territoire national. Et, pour y parvenir, les Autorités de la transition ont fait des choix et pris des décisions salutaires. Notamment, celles de se tourner vers de nouveaux partenaires en adoptant un nouveau schéma de défense contre la meute de terroristes et un nouveau format pour l’Armée et les Forces de sécurité. Alors, il faut pleinement assumer ces choix. Et, cela, malgré les risques qui en découlent.
C H Sylla
L’Aube