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Maraîchage : Une mine d’or pour la jeunesse

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Le maraîchage demeure une véritable mine d’or pour la jeunesse. Jeunes, cessez d’être oisifs, soyez actifs en vous investissant dans les activités de maraîchage.Des jeunes désespérés préfèrent rejoindre les sites d’orpaillage, d’autres se jettent sur le chemin de la migration au péril de leur vie. Ils bravent tous les dangers dans le désert pour la traversée de la méditerranée. En Europe ou dans les pays du Maghreb, ces jeunes candidats partis à la quête de l’eldorado, travaillent dans des plantations, champs de tomate, fermes, etc.

 

A la différence de ceux qui décident de migrer, il y a une autre catégorie de jeunes qui a fait le choix de rester sur place afin de travailler la terre. Ceux-ci ont trouvé leur salut dans le maraîchage. Parmi eux, figure Julien SIDIBE, diplômé des Travaux publics depuis 2004 à l’ECICA, il occupe un petit espace à Kati-mission. « Je suis ici depuis 2010. Pour réussir dans le maraîchage, il faut beaucoup  d’efforts, car la réussite est au bout de l’effort. Au lieu de rester sans rien faire, à cause du manque de boulot, je me suis lancé dans le maraîchage et j’en profite bien aujourd’hui », explique-t-il.

 

Jeunes, levez-vous, cessez d’être oisifs

 

Julien Sidibé s’en tire à bon compte malgré quelques difficultés du marché. « Je ne regrette pas d’avoir étudié parce que, ce que le diplôme peut me rapporter, la terre le peut aussi. Je subviens à tous mes besoins familiaux. La seule difficulté que je peux avoir, c’est l’écoulement des produits qui est souvent lent, mais je m’en sors malgré tout. La période propice, rentable c’est la période de juin à octobre ; ce que l’on peut vendre à 5000 FCFA à cette période, on le vend à 1000 FCFA de janvier à mai. Cela est un facteur de découragement pour certains ». Selon Julien, la terre appartient à celui qui la met en valeur. « Il n’y a pas de sot métier. Toutes les activités sont rentables, il faut travailler avec sérieux, passion et persévérance, pour servir d’exemple à d’autres », rappelle le jeune maraîcher de Kati. Il lance un appel aux jeunes de sa génération. « Aux jeunes, je leur demande de se lever, de cesser d’être oisifs, d’être actifs. Ils doivent cesser d’attendre une quelconque aide ou coup de pouce qui ne viendra peut-être jamais, c’est une perte de temps. On peut gagner toute sa vie ici et préparer sa retraite en s’inscrivant à l’INPS, c’est possible ! Beaucoup d’entre nous sont inscrits à l’INPS ». Julien Sidibé appelle les autorités à donner plus d’importance à l’agriculture. « Aux autorités, je leur demande de valoriser encore plus l’agriculture, de réaliser des forages, réduire le prix des semences, des intrants et, le reste nous nous en chargeons. Il faut motiver les jeunes, créer les moyens et les situations d’accompagnement ».

 

A quelques mètres de Monsieur Sidibé, Bakary Tounkara, après son échec dans le commerce, est propriétaire d’un champ de chou-pomme, de betterave, de laitue, etc. « Cela fait dix ans que je suis maraîcher, c’est très rentable. Depuis que je me suis tourné vers le maraîchage, je m’en sors très bien. Mais pour aller loin dans cette activité, cela demande beaucoup de moyens technique et financier », nous confie-t-il. Pour les jeunes qui hésitent à entreprendre le travail de la terre ou qui préfèrent aller vers l’orpaillage, il conseille : « Il y a de l’échec dans l’orpaillage, mais la terre te rend ce que tu lui donnes, pas d’échec !  J’invite les jeunes, qu’ils soient diplômés ou non, qui ne font rien, à se lever et à travailler la terre, car elle ne ment pas. Celui qui ne fait rien n’a rien et n’aura rien. Seul le travail paie ! Agir avec passion, amour et courage et persévérance », conseille-t-il. Pour nous convaincre davantage, il ajoute : « Nous sommes avec des diplômés qui gagnent tout ici, tout le monde n’est pas fait pour le travail de bureau ». De nos jours, grâce à son expérience, il assiste et conseille beaucoup de gens qui viennent d’embrasser  cette activité.

Les financements et autres formes d’aide ne sont que des bonus pour moi

 

Un autre diplômé, Issa DIARRA, détenteur d’un Brevet de Technicien (BT) en comptabilité, n’a pas non plus hésité à se lancer dans le maraîchage avec ses petits moyens. Il entretient un vaste potager de betterave, de laitue, de céleri, etc. « J’exerce le maraîchage depuis 5 ans et j’en tire beaucoup de profits, j’arrive à subvenir à mes besoins. Quand j’ai terminé mes études, je n’ai pas hésité un instant à me lancer dans cette activité qui est rentable. Il suffit d’aimer le travail de la terre, l’entretenir avec passion et le résultat se fera voir. Je préfère cela que d’aller risquer ma vie dans l’orpaillage, sur le désert ou en méditerranée, une aventure presque incertaine. J’invite les autorités à s’intéresser aux agriculteurs, car c’est très rentable. C’est le seul secteur pourvoyeur d’emplois et il est inépuisable. Elles doivent revoir le prix des intrants et surtout de l’engrais qui nous a causé d’énormes difficultés cette année ».

 

André Tembely estime que c’est plus facile d’aider quelqu’un qui est en activité que quelqu’un qui ne fait rien. « Je suis parti de rien, au lieu de passer le clair de mon temps à prendre du thé dans les « grins », à vilipender un tonton ou une tante, à compter sur le gouvernement en attendant un coup de pouce ou un financement qui ne viendra presque jamais, je me suis lancé dans cette activité et à travers elle, j’ai bénéficié de beaucoup d’accompagnement technique et de financement. Si je n’avais pas commencé, je ne serais jamais là où je suis aujourd’hui. Tous les financements et autres formes d’aide ne sont que des bonus pour moi aujourd’hui.

 

Le seul secteur de l’agriculture peut largement contribuer à absorber le chômage au Mali. Il faut une bonne politique de reconversion des jeunes diplômés sans orientation professionnelle.

 

MD

Le Challenger

 

 

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