Dans le cadre de la célébration de la journée internationale des femmes, l’Amnesty International Mali à travers son réseau des femmes a tenu une conférence de presse à son siège sis à Kalaban Coura,. La conférence était aminée par la coordinatrice du réseau des femmes Kodio Assitan Touré, en présence du Directeur exécutif par intérim de l’Amnesty International Mali, Hamane Touré.
A l’entame de son propos, la coordinatrice Kodio Assitan Touré a indiqué que cette année, la journée internationale des femmes, est placée sous le thème international « l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ». Au Mali, le thème national retenu est « le rôle des femmes dans la refondation du Mali ».
Par la suite, elle a rappelé que durant cette dernière décennie, Amnesty International Mali a réalisé diverses campagnes en faveur de la promotion et de la défense des droits des femmes. Au nombre desquelles, elle a cité, la campagne sur les femmes défenseures des droits humains, mettant en lumière leur bravoure malgré les multiples manœuvres d’intimidations auxquelles elles font face quotidiennement. Elle a aussi parlé de la campagne de sensibilisation en faveur de l’adoption de l’avant-projet de loi réprimant les violences basées sur le genre et celle sur les droits sexuels et reproductifs, dénommée « Mon corps, mes droits ». S’y ajoutent un travail de monitoring des violations emblématiques des droits des femmes, la publication des rapports, suivie des actions de plaidoyer ainsi qu’un programme d’éducation aux droits humains sur les droits des femmes.
Par ailleurs, dira-t-elle, Amnesty International Mali dans le cadre du projet OCCIPRE, a documenté 1168 incidents d’atteintes aux droits humains, avec plus de 1151 victimes recensées dans 416 localités. Dans ces données, la masse concernant les femmes et les enfants est alarmante. Dans l’ensemble des incidents documentés 70% concernent les femmes. Toujours selon elle, les observations ont révélé que le cadre juridique national regorge des insuffisances en matière d’égalité entre les genres, notamment en matière d’accès à la justice, à l’emploi, à l’éducation et aux activités économiques. Des avancées, souligne-t-elle, sont également constatées sur le plan de la législation interne se caractérisent par la dotation du pays de différents codes visant à régir la vie sociale, économique et politique. Cependant, des problèmes perdurent en ce qui concerne l’élimination des pratiques comme les mutilations génitales féminines, telles l’excision. De même que la ténacité des attitudes et des perceptions négatives de la société envers l’égalité entre les sexes, l’autonomisation des femmes, l’existence de certains vides juridiques dans le droit positif (dont les violences faites aux femmes et des discriminations à l’égard des femmes).
Le réseau de femmes d’Amnesty International Mali a profité de cette conférence pour solliciter le Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille à user de tout son pouvoir pour faire adopter l’avant-projet de loi réprimant les violences basées sur le genre avant la fin de l’année 2022.
Au chapitre des activités programmées par le réseau de femmes d’Amnesty international Mali, la conférencière a cité entre, autres, une causerie débat sur le site des déplacés de Faladié, une rencontre des femmes leaders sur le droit et l’égalité de chance dans la promotion de la loi n°052.
Pour sa part, le Directeur exécutif par intérim de l’Amnesty International Mali, Hamane Touré, a indiqué que toutes ces activités programmées par le réseau de femmes permettront de renforcer la visibilité des revendications des femmes. Il a espéré qu’à l’issue de cette série d’actions à travers une participation active des femmes aux débats, il y aura une amélioration des connaissances des femmes sur leurs droits humains et particulièrement le thème de la journée. Et les réactions positives des autorités administratives et politiques en faveur de la promotion et de la protection des droits des femmes.
Par Fatoumata Coulibaly
Le Sursaut