Comme chaque année, Chaabane, le huitième mois du calendrier musulman, précédent le ramadan, est le plus prisé pour les mariages. Parmi 364 mariages enregistrés à la mairie de Kalaban Coura, environ 70 ont été célébrés depuis le début 3 mars (date correspondant au début de Sounkalo Makono) à ce dimanche 13 mars 2022.
Le dimanche passé, la mairie de Kalaban-Coura n’a pas fait exception. Habillés en Bazin blanc avec des mariées en robes occidentales, ils sont 9 à rentrer dans la salle de célébration, le 10eme est en retard. C’est le mois des mariages, dit le chef de Centre Boubacar Sidiki Doumbia. « Le jeudi, c’était pire. On a en célébré 37». Selon Ichaka Camara, officier d’état civil de Kalaban coura, « c’est à cause du ramadan qu’il y a beaucoup de mariages ces temps-ci». Il renchérit, « le jeudi passé, on a célébré 37 mariages. Aujourd’hui dimanche, on a 10 mariages et le jeudi prochain on a déjà 47 déclarations de mariage ». Une tâche difficile qui nécessite une organisation. De ce fait, il n’y a que les mariés et leurs témoins qui ont accès à la salle de célébration. « Depuis la porte, on a filtré l’entrée notamment à cause de la maladie à coronavirus mais aussi pour faciliter notre travail. Les mariés rentrent en salle de célébration en groupe de 10 voire 15 couples, accompagnés de leur témoin et les caméramans».
Tradition ou difficultés financières
«Ça fait partie de nos traditions », ainsi réplique Bathoury Balayira, un des témoins présents dans la salle à la question pourquoi les gens se marient beaucoup à l’approche du ramadan. Pour lui, épouser une femme à l’approche du ramadan rendra la vie de la maman du marié facile. Car cette dernière sera exempte des nuits blanches, les réveils matinaux et la préparation de la bouillie pour la rupture du jeûne», a-t-il expliqué. A ses dires, certains se marient aussi en ce moment pour ne pas avoir à dépenser beaucoup : «C’est le moment idéal pour se marier car il y a beaucoup de mariages en ce moment. Qu’on ait ou pas beaucoup d’argent, on peut se marier car il y a mariages chez tout le monde. C’est un peu comme les mariages collectifs de Banamba ». Bréhima Diakité, l’un des mariés de ce dimanche, ajoute pour sa part, avoir choisi ce mois pour se marier car pour lui c’est un mois béni.
Une minorité craintive
Sériba Diabaté, jeune et célibataire affirme ne pas aimer ces mariages en grande pompe à l’approche du ramadan. « Quand on épouse une femme à quelques mois du ramadan même si la mariée ne sait pas cuisiner, elle pourra se rattraper et apprendre à cuisiner avant le ramadan auprès de ses belles-sœurs», a-t-il dit. Il poursuit, « je ne vais jamais épouser une femme à un mois du ramadan sous prétexte qu’elle ira faire la bouillie de la rupture du jeûne. Car si on épouse une femme pour ce mois et qu’après le mariage elle n’arrive pas à bien cuisiner, résultat : le divorce ».
Un mois florissant
Qui dit mariage, dit robe de mariée et maquillage. Pour Magui, propriétaire d’un salon de coiffure et divers, ce mois fait partie des mois les plus florissants de leurs activités. « On a beaucoup de clientes le mois de décembre et aussi le mois précèdent le ramadan. C’est le mois où on a beaucoup de mariages après le mois de décembre », a-t-elle fait savoir. Pendant tout le mois, c’est comme ça à Bamako et dans les grandes villes. Les gens se précipitent pour se marier pour diverses raisons. Comme dit d’aucuns, parce que c’est un mois béni, d’autres, une occasion de faire moins de dépenses. Car les mariages, coûtent très chers au Mali, ont souligné la plus part des nouveaux mariés.
Aly Diabaté
(stagiaire)
Mali Tribune