Face à l’augmentation du prix du baril à l’international, le président de la Ccim, Youssouf Bathily prévient les consommateurs d’une hausse des prix à la pompe. A ses dires, plus rien ne s’oppose à çaDans notre précédente édition, nous évoquions le manque de carburant dans les stations-services Total dont les dépôts sont en panne sèche. Ce qui présage une crise d’essence à Bamako. Dans un entretien accordé à un confrère étranger le lundi 14 mars, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (Ccim), Youssouf Bathily, a dit que la hausse des prix des produits de première nécessité, liée à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, entraine une tension sur les prix des hydrocarbures. « La crise de l’essence que nous connaissons aujourd’hui n’est pas liée à l’embargo. Depuis janvier et février derniers, les prix du baril montent sur le marché international. Cela fait 3 semaines après l’éclatement du conflit entre la Russie et l’Ukraine, que les prix du sucre, du blé, de l’huile ont excessivement grimpé », répond M. Bathily.
Youssouf Bathily insiste sur le carburant, qui à ses dires, a connu une hausse sans précédent. « Ce qui était à 400 F entre janvier et février coûte aujourd’hui 600 à 650 F. A ce jour, le litre d’essence coûte 700 F CFA sans droits ni taxes, avant d’arriver au Mali. Ceci va être un grand problème dans notre pays. Le ministre de l’Economie et des Finances a fait une grande rencontre sur le sujet la semaine dernière et des discussions sont prévues dans les jours à venir », explique-t-il. Aux dires de M. Bathily, en cas d’augmentation des prix des hydrocarbures, l’Etat diminue sa marge bénéficiaire pour éviter la hausse des prix à la pompe. Les frais des transports et le bénéfice des pétroliers restent inchangés. Le but recherché est de soulager les consommateurs, mais au vu du contexte, les prix à la pompe de l’essence, du gas-oil, DDO, pétrole lampant, fioul vont monter, cela est inéluctable.
Le litre en vendu en France à 1500 F CFA, contre 2000 F CFA aux USA. Au Mali, le gas-oil est de 600 F et moins de 700 F pour l’essence, alors que le prix d’achat est de 700 F CFA. En y ajoutant les frais de transport, la marge bénéficiaire du revendeur en plus des droits de l’Etat, les prix à la pompe vont forcément fluctuer. Et d’ajouter que les consommateurs s’apprêtent à acheter cher le carburant. « Cela n’est pas la faute de l’Etat ni de l’embargo, mais de la crise entraînée dans le monde par la guerre entre la Russie et l’Ukraine », plaide-t-il.
« Pour que les prix des hydrocarbures restent inchangés, il faut que l’Etat renonce à ses droits et taxes et subventionne les pétroliers. Ce qui relèvera de la cadrature du cercle. L’Etat ne peut pas supporter le coût, car il n’aura pas d’autres ressources pour survivre. Que chacun s’apprête pour des difficultés », soutient M. Bathily lui-même pétrolier.
Abdrahamane Dicko
Mali Tribune