Sous le leadership de sa présidente, Doumbia Mama Koïté, le Réseau de développement et de communication des femmes maliennes (MUSONET) a organisé, le jeudi 17 mars 2022, au Centre national de documentation et d’information pour la femme (CNDIFE), une campagne décentralisée de sensibilisation sur la Résolution 1325 (R1325) du Conseil de Sécurité des Nations unies. L’activité est destinée aux autorités politiques, coutumières et religieuses, aux organisations féminines de la société civile etc.
Renforcer les connaissances sur la R1325 pour la participation des femmes dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits et dans le maintien de la paix ; contribuer à la large diffusion de la R1325 pour la contribution de la femme à la paix et au développement du Mali ; mettre en place un vivier de femmes/jeunes femmes leaders pour élargir les réflexions en vue de l’application des droits des femmes au Mali. Ce sont les objectifs affichés par MUSONET à travers cette activité.
Depuis l’avènement de la crise que nous vivons au Mali, les femmes et les enfants paient le plus lourd tribut à la situation d’insécurité sur l’ensemble du territoire et particulièrement dans les régions du nord. Ces localités ont subi l’occupation des mouvements armés djihadistes et des mouvements séparatistes.
Près de 300 000 personnes dont 75% sont des femmes et des enfants ont fui les régions du Nord et du Centre vers le sud et les pays voisins devenant ainsi des déplacés internes et des réfugiés. Parmi les conséquences de la crise sur les femmes, les violences sexuelles sont de loin les plus dévastatrices. Elles ont pris des formes atroces et une ampleur jamais connue auparavant dans notre pays, selon les responsables de cette organisation de femmes maliennes.
Au Mali, la participation des femmes aux différents processus de dialogue politique reste malheureusement toujours faible notamment au sein des instances de prise de décision comme pendant les négociations d’Alger de l’accord pour la paix et même dans l’équipe de médiation. Ceci malgré les immenses actions et en dépit de nombreux instruments juridiques relatifs aux droits des femmes ratifiés par le Mali.
Ce fait est en contradiction avec la Résolution 1325 du CSNU en matière de participation des femmes dans la prévention, la gestion, le règlement des conflits et la consolidation de la paix, déplore le réseau MUSONET.
La prévention des conflits par les femmes, leur participation aux processus décisionnels, leur protection, le secours et leur autonomisation sont les 4 piliers de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations unies, adoptée en 2000, explique la présidente Doumbia Mama Koïté. Pour elle, au Mali, les femmes ne sont pas impliquées dans les processus de paix. Elles sont pourtant au centre des sociétés et communautés. Elles doivent s’impliquer pour réconcilier les cœurs et les esprits.
« Les femmes ne sont pas impliquées. Les hommes seuls ne peuvent pas faire la paix. Ils déclenchent la guerre mais ce sont les femmes qui peuvent faire la paix », argumente la présidente de MUSONET.
Au sujet de la refondation de l’Etat, engagée par les plus hautes autorités du pays, Doumbia Mama Koïté soutient que les femmes ont le devoir et la responsabilité d’y participer pleinement. Autant le dire, leur contribution est nécessaire.
Mantan Koné
Le wagadu