Une fois n’est pas coutume : nous voilà encore les yeux hagards et désabusés après l’énième cuisante élimination de notre équipe nationale de football au compte des barrages pour la qualification à la Coupe du monde de 2022 au Qatar.
En effet, s’il est de notoriété publique que la défaite est sans conteste l’une des saveurs exquises de ce sport, il convient cependant de rappeler qu’il s’agit de celles qui ne frisent pas le ridicule. Au lendemain de la plus douloureuse défaite, depuis Yaoundé 1972, on reste dans une contrition exaspérante qui n’aurait jamais dû être, au regard de la très faible adversité qu’a opposée l’équipe tunisienne qui a tout simplement joué sur ses quelques valeurs sachant bien que la nôtre ne saurait se défaire de ses démons. Ce qui est par ailleurs scandaleux, c’est que depuis l’élimination précoce contre la modeste équipe Equato-Guinéenne à la CAN 2022, on a l’impression d’être dans une fuite en avant à la malienne avec des décisions hâtives de la Fédération malienne de football et du département des Sports : reconduction suicidaire du sélectionneur national extrêmement fragilisé au sortir de la CAN où il avait montré toutes ses limites, fâcheuse propension de notre sélection nationale à s’émerveiller pour des joueurs binationaux qui entrent très souvent mal dans le moule des réalités footballistiques du continent et auxquels le tapis rouge est pourtant déroulé au détriment des locaux suffisamment imprégnés de ces réalités. Toutes choses qui expliquent en grande partie les débâcles récurrentes des Aigles.Par ailleurs, pendant que l’ancien footballeur international malien, Brahim Thiam, a estimé à propos du sélectionneur national et de son adjoint « qu’ils n’ont ni le niveau, ni l’humilité, ni l’envie de fédérer autour de cette jeune équipe qui ne demandait qu’à briller et à être épaulée d’hommes de caractère », un collectif pour la dissolution de la fédération malienne de football a vu le jour entre temps avec comme porte-parole Yery Bocoum. Des réactions bien évidemment compréhensibles, en vertu notamment de l’organisation catastrophique du match-aller au Stade du 26 mars, qui a révélé aux yeux du monde la totale anarchie qui prévaut dans la sphère du football malien dont la grande refondation est juste incontournable.
En tout cas, malgré la décision unanime du Comité d’urgence de mettre fin aux fonctions du sélectionneur ainsi que de l’ensemble de son staff technique, le vendredi 1er avril 2022, cette élimination continuera longtemps à faire très mal quand on sait que toutes les planètes étaient alignées cette fois pour que les Aigles du Mali puissent décrocher le ticket pour leur toute première Coupe du monde. Hélas !, on en est encore là.
Ousmane Tiemoko Diakité
Source: Le Témoin