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Filles Travailleuses Domestiques : L’ADDAD, la protectrice bénévole des aides ménagères

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Pour permettre à la presse de comprendre le mode de fonctionnement de son organisation et les conditions des filles travailleuses domestiques qu’elle héberge gratuitement avant l’obtention de l’emploi, l’Association pour la Défense des Droits des Aides-ménagères (ADDAD) a, dans le cadre du projet de protection des filles travailleuses domestiques contre les violences et l’exploitation à Bamako, singulièrement en Communes IV et VI qui sont bénéficiaires, organisé une journée porte ouverte, le 1er avril 2022 à l’endroit des hommes de médias. Au sortir de cette visite, un constat s’impose. L’ADDAD bat un effort gigantesque pour protéger les aides ménagères qu’elle accueille. Selon ses responsables, c’est un travail de bénévolat. « Nous faisons cela pour les protéger contre la maltraitance et autres abus », ont indiqué sans cesse les différentes intervenantes. D’où l’invitation de l’ADDAD aux autorités de donner un statut particulier à travers une loi votée.

 

A l’ADDAD, on apprend les bonnes manières à l’aide ménagère avant le contratSise en Commune VI du District de Bamako, à Niamakoro précisément, l’Addad est logée dans un immeuble à deux niveaux. Là,  se côtoient le personnel de l’Addad et les aides ménagères qui sont hébergées en attendant de trouver  un contrat  de travail. Un vigile  s’y trouve  jour et nuit pour veiller à la sécurité du logement et du service. Son rôle, selon Mme Sokona Traoré, secrétaire  administrative  de l’ADDAD  non  moins  coordinatrice du projet de protection des filles travailleuses domestiques contre les violences et l’exploitation  à Bamako qui nous a accueillis à la porte, est aussi d’amener  les aides ménagères à respecter les règles  établies par  le service. Après les salutations d’usages  à la porte, elle  nous fait conduire  à l’une  des parties importantes du service. C’est chez la chargée d’accueil et de la restauration et animatrice des  aides ménagères, Yafoula Lougué. Elle, en plus d’être chargée de l’accueil  des aides  ménagères, leur apprend  aussi  à cuisiner, à nettoyer et  arranger  une maison  avant  qu’elles  ne trouvent  un contrat  de travail. Histoire de  les apprendre  à voler  de leurs propres ailes après. Ce jour, Yafoula, entourée  de trois  de ses sœurs  sur la vingtaine d’aide ménagères qui sont  hébergées, préparait de la sauce d’arachide (Tigadégué) comme plat du jour. A 9 heures déjà, la sauce du jour était presque prête.

 

L’Addad, la protectrice  bénévole des aides ménagères

 

De  là, Sokona nous  conduit  chez Mme Koureichi Fatoumata Mariko, secrétaire et trésorière de l’ADDAD. Son bureau est plein de documents, notamment  des contrats  de travail. Ici, a-t-elle dit, nous recevons et orientons les jeunes filles avec les patrons ou patronnes  à la recherche d’aides ménagères. Après avoir  discuté  avec les chercheuses ou chercheurs d’aides ménagères, nous signons un contrat de travail avec eux et la fille part travailler. Nous les suivons  et restons à l’écoute de l’employeur s’il y a problèmes. Chaque mois, nous exigeons le versement de leurs salaires (22 500) à l’ADDAD. Nous la mettons  dans  un compte jusqu’à son départ au village. Pour  vous dire  qu’on  travaille  de  façon bénévole  ici. Nous  ne prenons aucun sous, même  pas 5 Fcfa  sur  le salaire d’une fille tant en charge, nourriture et en  partance  au village. Elles sont  servies  gratuitement ici  sans contrepartie. Nous  essayons  de les protéger des mauvais traitements, des mauvaises pratiques comme  le traitement inhumain, les viols, les violences ; nous essayons de faire en sorte qu’elles aient aussi  le droit de repos comme  les autres  tous les hommes ayant les mêmes droits et devoirs dans ce monde. « Par contre, le personnel cherche des soutiens, assistance ailleurs pour faire fonctionner  le service  et venir en aide au personnel », a répondu la secrétaire et trésorière de l’Addad aux journalistes.Quand  les contrats sont outrepassés par  des employeursDe  là, nous montons au  deuxième  niveau  du bâtiment. A droite, nous longeons le  couloir  jusqu’au  bureau  de la présidente  de l’ADDAD, Mme Diallo  Sitan Fofana, après  avoir traversé  les chambres d’accueil, le bureau du superviseur, le magasin. Sitan Fofana a survolé ses tâches de la journée et les  cas de conflits entres aides ménagères, au retour au bureau le lendemain. Des questions liées à la justice lui sont aussi transmises pour traitement. Sitan Fofana n’a pas également manqué de rappeler les difficultés liées au non-respect des clauses du contrat par l’employeur. « Souvent dans le contrat, il se trouve que l’aide ménagère doit préparer, nettoyer la maison et prendre l’enfant. En plus de ces tâches, certain (es) employeur (ses)  demandent à l’aide ménagère de laver le véhicule. Si elle refuse cela, on trouve qu’elle a refusé de travailler. Ce qui n’est pas vrai. Seulement cela n’est pas défini dans son contrat », a fait savoir Sitan Fofana avec peine.

 

L’Etat invité à prendre  une loi pour  protéger  les aides ménagères

 

Pour finir, la présidente de l’Addad et sa secrétaire  administrative Sokana Traoré, ne sont pas passées par mille chemin pour  interpeller  l’Etat, les plus autorités du pays, à prendre au sérieux la question  des  FTD au sérieux pour qu’elles soient traitées avec respect, qu’elles aient  le droit de repos, d’être bien logées, etc. « On veut que l’Etat prenne des mesures particulières pour notre cas (le cas des Filles travailleuses domestiques). Tout le monde sait qu’on est victime de toutes sortes  d’exploitations. Pour nous protéger, on veut que l’État  nous  donne  un statut particulier  à travers  une loi votée. Que  l’Etat mène une campagne nationale pour que les gens sachent qu’on (les aides ménagères) a des droits comme les autres, qu’elles méritent un traitement humain, digne», ont déclaré avec instance les deux têtes de figures de l’ADDAD.

 

A  l’ADDAD, les  règles sont établies

 

L’on se dirige de l’autre côté de l’étage où se trouve les Techniciennes Bibatou Togola  et  Safiatou Denou. Leur  rôle, ont-elles dit, est  de surveiller les filles du centre avant de trouver de l’emploi. «Ici, une fille peut rester jusqu’à ce qu’elle trouve du travail. Les règles sont de ne pas sortir la nuit, ne pas accueillir un copain au centre en dehors de ses parents.  Nous  les suivons  aussi sur leur lieu de travail  pour voir  si elles ont bien fait leur travail conformément  au contenu du contrat. Dans le contrat aussi, il n’est pas permis qu’elles aient des fréquentations des amis ou même de leurs maris ou supposés maris. En transgressant ses règles après avertissement, on casse le contrat et on t’envoie au village chez tes parents pour ne pas avoir de problème », ont fait savoir les surveillantes des filles.

 

Pour l’ADDAD, la  communication  est capitale pour toute  entreprise qui se veut  pérenne  ou qui se veut  de la visibilité.  Mme Aissata Koné est chargée de la communication de l’ADDAD. Elle rappelle que son rôle est de soigner l’image de l’association tant au plan national que sur le plan sous régionale, africaine et mondiale. « Je fais aussi en sorte que les actions de sensibilisation, d’interpellation et de plaidoyers soient faites pour que soit respecté le droit des aides ménagères conformément à l’article 89 du Bureau international du travail pour le bien être des aides ménagères », a-t-elle conclu.

 

Hadama B. FOFANA

Source: Le republicain mali

 

 

 

 

 

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