Afin d’édifier les populations sur les causes des augmentations et les réponses apportées par le Gouvernement pour atténuer ses effets, le ministre de l’industrie et du commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a animé un point de presse, le vendredi dernier. Par cet exercice le ministre a tenté de rassurer les populations sur les efforts du gouvernement afin d’endiguer une hausse généralisée des produits.
A l’entame de ses propos, le ministre Mahmoud Ould Mohamed a rappelé que cette rencontre se déroule dans un contexte marqué par la flambée des prix à travers le monde entier, le Mali ne fait pas exception. « La vie chère est partout et le Gouvernement de la République du Mali n’est pas resté insensible à la perte du pouvoir d’achat des populations, bien au contraire.
L’objectif de cette rencontre n’est pas de polémiquer sur le phénomène de la hausse des prix mais plutôt édifier les populations sur les causes des augmentations et les réponses apportées par le Gouvernement pour atténuer ses effets. Oui, il y a de lieu de reconnaitre que pour certains produits, les prix ont effectivement augmenté. Mais, pour d’autres les prix sont restés stables grâce aux efforts du Gouvernement et de tous les acteurs économiques », a souligné le ministre.
A ces dires, pour mieux analyser l’évolution des prix, il y a lieu de distinguer 3 catégories de produits : les produits majoritairement importés : riz, sucre, lait, blé-farine et huile alimentaire ; les produits de contre saison comme les légumes, les fruits et les tubercules alimentaires ; les cultures saisonnières notamment les céréales locales : mil, riz gambiaka, sorgho et maïs : « Comme vous le savez, le marché international est caractérisé par une augmentation du cours mondial de la plupart des denrées alimentaires consécutive à la reprise des activités économiques post Covid ayant entrainé une hausse généralisée de la demande par rapport à l’offre ».
A titre d’exemple ? Le ministre de l’industrie et du commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a indiqué que le prix CIF Dakar de la tonne de riz brisé 100% est passé de 225 000 FCFA à 270 000 FCFA soit une augmentation de 45 000FCFA. Pour le sucre, le prix fournisseur de la tonne est passé de 275 000 FCFA à 370 000 FCFA soit une hausse de 95 000 FCFA.
S’agissant de l’huile de palme importée de la Côte d’Ivoire, le prix fournisseur de la tonne qui s’établissait en 2020 à 784 000 FCFA est revenu en 2022 à 900 000 FCFA, soit un accroissement de 116 000 FCFA. Au même moment, le fret maritime a augmenté de 20% entre 2020 et 2022. « Face à ces augmentations, le Gouvernement a consenti une baisse de 50% de la base taxable sous forme de subvention à l’importation de 300 000 tonnes de riz, 60 000 tonnes de sucre et 30 000 tonnes d’huile alimentaire correspondant à deux (02) mois et demi de consommation nationale. Cette subvention n’avait pas pour but de diminuer effectivement les prix à la consommation mais plutôt d’atténuer leur hausse car les droits et taxes exonérés au cordon douanier n’arrivent pas à compenser les augmentations intervenues sur les prix fournisseurs », a-t-il précisé.Ainsi pour des augmentations du prix fournisseur de l’ordre de 45 000 FCFA la tonne du riz brisure, 95 000 FCFA la tonne du sucre et 116 000 FCFA celle de l’huile de palme, l’Etat a renoncé à percevoir au cordon douanier des droits et taxes évalués respectivement à 32 000 FCFA 49 800 FCFA et 48 720 FCFA.
Par ailleurs, Mahmoud Ould Mohamed a indiqué qu’afin de rendre accessible aux populations les produits subventionnés, son département a entrepris des consultations avec les principaux importateurs et les membres du conseil national des prix pour la détermination des prix consensuels sur la base de l’analyse des structures des prix des produits subventionnés : « Ces consultations ont abouti à la signature des cahiers de charges déterminant les conditions d’importation et de distribution des produits exonérés. Les prix indicatifs plafonds ont ainsi été réglementés par l’Arrêté n°2022/0865/MIC-SG du 06 avril 2022.
Pour s’assurer du respect de ces prix, les brigades économiques de la DGCC appuyées par les forces de sécurité sont déployées quotidiennement sur les marchés pour sanctionner les auteurs d’éventuelles infractions à la réglementation ».
Mohamed Sylla
L’Aube