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Economie : La flambée des prix des engrais inquiète les agriculteurs maliens

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Les prix des engrais azotés flambent depuis plusieurs mois. Or, ils assurent les rendements des cultures, et il n’existe pas vraiment d’alternatives  crédibles.

 

La facture est salée pour les agriculteurs : les prix des engrais azotés atteignent des sommets à deux doigts de l’hivernage. Fabriqués à partir d’ammoniac, qui combine azote de l’air et hydrogène provenant du gaz naturel, ces fertilisants ont vu leur prix s’envoler depuis un an. L’urée, un engrais sous forme de granulés, qui a vu son prix quasiment triplé en deux ans, en s’établissant à 35.000 F CFA le sac. À de tel prix, ou s’il n’y avait pas assez d’engrais disponibles, les agriculteurs seraient contraints de réduire les apports sur leurs cultures, ce qui se traduirait par des rendements plus faibles, et donc une baisse du volume de production. C’est aussi le risque d’une baisse de la qualité: la teneur en protéines des céréales découle de l’apport en azote, rehaussé par les engrais. Et la pénurie guette. Aujourd’hui, un distributeur qui réclame un certain volume, n’en obtiendra la totalité

 

À court terme, il n’y a pas vraiment d’alternatives aux engrais minéraux, c’est-à-dire fabriqués chimiquement. Les engrais organiques d’origine animale ou végétale, notamment utilisés en agriculture biologique, sont moins chargés en azote (ce qui veut dire moins de rendements) et n’agissent pas aussi rapidement – et il serait impossible d’y convertir en quelques mois un grand nombre de cultures. Certains agriculteurs pourraient aussi être tentés de cultiver davantage de plantes moins gourmandes en azote, comme le mil, le sorgho, le maïs les haricots qui sont capables d’utiliser l’azote dans l’air. Mais la marge de manœuvre est très étroite pour le riz qui a un besoin vital d’engrais. L’astuce consisterait à recourir aux engrais organiques pour limiter autant que possible la quantité d’engrais chimiques.

 

De fait, les engrais azotés qui fertilisent les grandes cultures figurent bien parmi les victimes collatérales de la flambée des cours du gaz. Le gaz naturel représente pas moins de 80% du coût de production de l’ammoniac, ce qui se répercute sur les prix des engrais azotés au bout de la chaîne.

 

L’Indépendant

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