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Gestion du pouvoir : Quand le Premier ministre Choguel K. Maïga camoufle son échec en s’attaquant aux soutiens de la transition

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Décidé à régner en chef incontesté et contestable, le chef du gouvernement de la transition n’épargne personne dans son combat et le contrôle des leviers politiques et économico- financiers du Mali pour s’asseoir sa tyrannie. Après le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), il vient de donner l’estocade à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), au Mouvement Espoir Mali Koura (EMK) et à la Synergie des syndicats d’enseignants, provoquant l’ire de ces organisations qui menacent de déterrer la hache de guerre.Après avoir échoué à fédérer les Maliens pour faire face à  la crise qui secoue notre pays, depuis 2012, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga s’attaque aux soutiens de la transition pour des motifs inavoués. Dans sa félonie d’imposer un régime de terreur et de régner en maître absolu, il est en train de porter un coup dur à la marche normale de la transition. La stratégie est connue de tous: il provoque, il irrite, il choque. Et pour donner le dernier coup de canif, il passe par des hommes liges pour semer le désordre et la pagaille au sein des organisations et mouvements politiques qui soutiennent la transition dès les premières heures du coup d’État du 18 août 2020.

 

Cette politique de fragilisation de la transition ne date pas d’aujourd’hui. L’héritier du général Moussa Traoré, complice des démocrates dans la déchéance du Mali, dès sa prise de fonction, en juin 2021, Choguel Kokalla Maïga, s’est d’abord lancé dans une diabolisation de la classe politique en noircissant le tableau de la gestion démocratique des trente dernières années, oubliant qu’il a lui-même participé au pillage et au bradage du tissu socio-économique et industriel de notre pays. Qui a dit déclaré que l’usine de cimenterie du Mali se trouve à Dakar ? Aussi, s’est-il illustré, par des déclarations haineuses, de vengeance, de falsification de l’histoire en se réhabilitant de la gabegie des régimes d’ATT et d’IBK qui lui ont permis de se faire une santé financière au nom de la démocratie qu’il attaque avec véhémence et à la limite proférer des injures contre les pseudo-démocrates, ses bienfaiteurs. Et pour qualifier cette ingratitude de certains de ses anciens ministres (Choguel Kokalla Maïga) qui l’accusaient de tous les péchés d’Israël pour sa gouvernance, le président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), très furieux, a déclaré: «Beaucoup accourent quand le plat est servi, mangent à assiettée, et de peur d’avoir à participer à la vaisselle, bien rassasier, se retirent piteusement».

 

Lorsqu’il a senti que cette campagne médiatique mensongère a porté ses fruits auprès de l’opinion nationale qui, par la même occasion, lui a donné un blanc-seing, le chef du gouvernement Maïga a sorti ses muscles. Et il s’est dit maintenant que le boulevard est ouvert pour l’instauration d’un régime taillé à sa mesure. Point de voix discordantes. Certaines têtes de proue du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) ont déjà fait les frais de la dictature rampante du nostalgique du parti unique, dont il fut un des piliers dans les années 1980 et 1990. Elles ont été muselées comme au bon vieux temps de son parti, l’Union démocratique du peuple malien (UDPM). Idem pour beaucoup de nos compatriotes dont les analyses, réflexions et propositions de sortie de crise pouvaient donner une visibilité à la transition qui se cherche désespérément une autre voie. La menace d’un séjour en prison n’a pas empêché les plus courageux des hommes aguerris à la lutte politique à continuer à critiquer la gestion de Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre de la rectification.

Diviser pour régner en maître absolu

 

Retranché dans l’humiliation et dans son échec cuisant à bâtir le Mali Koura, rêvé, depuis le 26 mars 1991 par le peuple malien, victime expiatoire des dirigeants animés par leur satisfaction personnelle sur les maigres ressources de l’État, il compte rebondir. Cette fois- ci, par la division, la manipulation, en s’attaquant aux soutiens de la transition qui en a énormément besoin en ces temps-ci. Ce travail fractionnel a commencé en avril dernier. À la suite d’une réunion du M5-RFP qui a tourné au pugilat, quelques jours après, le président du Comité stratégique dudit regroupement, en la personne de Choguel K. Maïga, Premier ministre de son État, suspend l’ancien ministre Konimba Sidibé, président du Mouvement pour un destin commun (MODEC) et El Hadji Oumar Abdou Touré, président de l’association Kaoural Renouveau. Un coup dur pour la transition dont le soutien se trouve divisé en deux camps qui se regardent désormais en chiens de faïence.

 

Ayant plusieurs cordes à son arc de faire taire tout le monde et dans le souci de rehausser sa cote de popularité, il attaque un autre soutien de la transition. Il vient de payer à l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko, Coordinateur du mouvement politique Espoir Mali Koura (EMK), membre du M5- RFP,  pour ses déclarations dans la presse, en février dernier: «Le M5-RFP ne donne pas un chèque en blanc à la transition», «Le PM veut nous discréditer et nous diviser». En fin politicien et manipulateur, il est passé par certains membres de EMK pour déposer ce dernier, créant une autre division au sein de ce soutien de la transition. Et la réaction du Coordinateur du EMK ne s’est pas fait attendre: «L’agonie d’un monstre s’accompagne toujours de convulsions et de râles. C’est ce qui nous arrive en ce moment avec le déroulé des événements tragicomiques de gens téléguidés par les promesses de postes et d’argent de Choguel, ce mardi 10 mai 2022. Choguel a échoué sur toute la ligne à réussir une bonne Transition. Choguel a trahi le M5 RFP. Alors il essaie encore une fois d’amuser la galerie pour faire oublier son échec patent provoqué par sa mythomanie, sa logomachie et sa boulimie de l’argent»

 

Autre front ouvert pour camoufler son échec de remettre les Maliens au travail pour l’édification d’un autre Mali, il donne un coup sévère à cet autre soutien de la transition : l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Lors de son passage au Conseil national de transition, en avril dernier, le Premier ministre, Choguel K. Maïga, a laissé entendre que les problèmes des compressés et des retraités par anticipation ne sont pas prioritaires pour le gouvernement. Cette déclaration a provoqué la colère de la centrale syndicale qui s’est fendue d’une correspondance, en date du 6 mai, dans laquelle elle déplore les propos du chef du gouvernement qui avait dit ordonner le paiement des droits des compressés et retraités par anticipation juste après sa nomination.

Les responsables de l’UNTM regrettent que le Premier ministre n’ait pas aidé les salariés maliens à faire face à la cherté de la vie. En plus de ce dossier, ils accusent le chef du gouvernement d’avoir refusé entre autres la relecture du décret fixant les conditions d’emploi du personnel de l’administration relevant du code du travail, le rétablissement dans leurs droits des responsables syndicaux.

 

Ainsi, la centrale syndicale met en garde le Premier ministre en ces termes: «Le syndicalisme peut entrer dans le jeu politique national. Toutes les conventions et résolutions le consacrent».

 

Malgré cette provocation de Choguel Kokalla Maïga, l’UNTM dit réaffirmer son soutien indéfectible au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta.

 

La Synergie des syndicats d’enseignants est aussi dans le starting-block. Elle compte rompre la trêve qu’elle s’était imposée avec l’embargo injuste, illégal et inhumain infligé à notre pays, le dimanche 9 janvier  2022, par les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CDEAO), manipulés par Emmanuel Macron, le président français. Elle dit se battre pour le rétablissement de l’article 39.

 

Selon les syndicalistes, le Premier ministre pratique la politique de deux poids, deux mesures. Un autre soutien de la transition fâché par le comportement du chef du gouvernement.

 

Ces divisons des soutiens de la transition et les propos va-t-en guerre qui les accompagnent ne sauraient contribuer à baisser la tension et à construire le Mali Koura. Heureusement, elles n’ont pas amené les soutiens à retourner leur veste contre la transition. Mais si les divisions continuent de cette façon, elles vont davantage fragiliser la transition au profit des ambitions personnelles. Dans quel but ces divisions sont-elles provoquées ?

 

Yoro SOW

Inter Bamako

 

 

 

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