L’Organisation Politique allemande Friedrich Ebert Stiftung-Mali a mis à la disposition du grand public le rapport de son enquête d’opinion Mali-Mètre « Que pensent les maliens (nes) ? » le jeudi 19 mai 2022. Dans ce document, c’est indiqué que les principales sources d’informations de la population malienne sur l’actualité sont la radio, la télé, Facebook, les sites internet de même que le ‘’ bouche à oreille’’. A la grande surprise de tous, la écrite presse s’en sort avec 0%. Pourquoi ? si l’on sait qu’il est admis que la plupart de ces canaux d’informations, surtout la radio et les sites internet ont comme principale source d’information la presse écrite.Mali-Mètre est le titre donné à l´enquête d´opinion politique que la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) conduit au Mali depuis 2012. Il est à sa 13ème édition marquant ses 10 ans d’existence. Il s’agissait de recueillir les opinions des Maliennes et des Maliens sur les différentes questions marquantes de l’actualité ou décisives pour le présent et le futur du pays.
Ainsi, sur les réseaux sociaux on pouvait lire comme résultat de cette enquête d’opinion de la FES, au titre des principales sources d’informations de la population malienne sur l’actualité : la radio, la télé, le réseau social Facebook, les sites internet et le bouche à oreille. Une enquête indiquant que ce sont 38% des Maliens qui disent écouter la radio, 27% la Télévision, 11% Facebook, 8% les sites internet, enfin 8% par bouche à oreille. Le hic dans tout cela relève du fait que la presse écrite étant la pionnière des medias ne s’en est sortie qu’avec 0% de taux d’audience.
Ce moyen d’information est-il si méconnu dans notre pays ? Les Maliens sont-ils désintéressés à la lecture à telle enseigne ?
La réponse à ces questions suscite d’autres questions relatives même à la crédibilité de cette enquête et par ricochet de celle de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) dans notre pays. A savoir : ladite enquête a-t-elle touché une brochette variée de toutes les couches de la société ? Comment un cadre de l’administration peut-il affimer de n’avoir jamais lu un journal comme source d’information ? Quel est le dessein de cette Fondation ? Ridiculiser la presse écrite malienne ?
Sans quoi, il est inadmissible d’admettre qu’aucun Malien ne se sert de la presse écrite comme source d’information. Et c’est ce que cette enquête veut faire savoir, en attribuant 0% à ce medium. Certes la presse écrite malienne, à l’instar de celle de tous les pays du monde est confronté à des difficultés relatives au succès fulgurant des nouveaux médias digitalisés, mais elle reste parmi les sources d’information les plus crédibles de la majorité de la population. Il revient aux initiateurs de ‘’Malimètre’’ à mettre des millilitres d’eau dans leur vin. Le déclin de la presse écrite malienne n’est pas pour demain.
Par Mariam Sissoko
Le Sursaut