Pendant que les populations de Bankass réclament la libération de la centaine de citoyens enlevés depuis novembre 2021 par des djihadistes, d’autres ont été encore pris en otage en fin de la semaine dernière. Il s’agit des forains qui revenaient de la foire hebdomadaire de Douentza. Tous les deux cas d’enlèvements ont eu lieu au même lieu : le pont Parou-Songobia qui, de nos jours, est devenu le calvaire des populations de la région de Bandiagara.Dans la région de Bandiagara, particulièrement dans le cercle de Bankass, le nombre d’otage va crescendo. Malgré la montée en puissance de l’armée saluée et célébrée par tous les Maliens, les forces du mal continuent à semer la terreur dans cette localité du pays. Même s’ils n’arrivent plus à réussir les actions d’envergure comme ils le faisaient avant, ils maintiennent la terreur à travers des actions isolées et non maitrisées jusque-là par les FAMa. Depuis le début de la montée en puissance de l’armée qui a commencé à enregistrer les résultats spéculaires, les terroristes ont changé leur mode opératoire au pays dogon. Ils ont fait de l’enlèvements de personnes leur sport favori. La plupart de ces opérations se font au même lieu : le pont Parou-Songobia situé entre Bandiagara et Bankass.
Près de 100 de personne enlevées et détenues depuis six mois
En novembre 2021, les forces du mal ont enlevé trois cars en partance pour Bamako au niveau du pont de Parou. Si le 3ème qui venait de Koro avait été relâché, ceux de Bankass ont été maintenus. Les ressortissants des communes de Bankass et Dimbal ont été gardés. Why ? Ce sont les deux communes dans le cercle de Bankass qui n’ont pas signé les accords de « soumission ».
Après des mois de négociations locales, les deux cars ont été relâchés. Quant aux otages, ils sont toujours privés de leur liberté. Ils sont dans les mains de leurs ravisseurs en lieu inconnu du public. Sont-ils en vie, en bonne santé ? C’est l’inquiétude de la famille de ces otages. « Cela fait plus de six mois que notre frère et d’autres sont dans les mains des djihadistes. On a aucune nouvelle d’eux. On n’arrive pas à dormir car on ne sait pas ce qui peut leur arriver », nous confie un frère d’un des otages qui encourage les autorités locales et l’État à multiplier les initiatives pour la libération de ces personnes innocentes.
En fin avril, les populations de Bankass ont bloqué la RN15 pour non seulement exiger la libération des otages mais aussi réclamer la sécurisation des personnes et de leurs biens. « Nous maintenons le blocus jusqu’à ce que les autorités viennent nous sécuriser avec nos biens. Les Bankassois ne peuvent pas aller à Bamako. Nous sommes quotidiennement victimes d’enlèvements, de tueries. Plus de 100 ressortissants du cercle Bankass sont en otage depuis des mois. Nous n’avons toujours pas leurs nouvelles », déplore un jeune manifestant.
Selon des sources, les négociations sont toujours en cours pour leur libération. Mais à quand seront-ils libérés ? Seuls les djihadistes peuvent le dire.
En Avril 2022, le membre du Conseil national de Transition, l’ancien maire de Bandiagara, Housseïni Saye a interpellé le Premier sur la question. Le sujet a été également soulevé par le Ginna dogon lors de sa rencontre avec le Premier ministre il y a deux semaines. Les autorités ont-elles pris le dossier à main ? Le futur nous le dira.
Des forains enlevés en fin de la semaine dernière
Des forains qui revenaient de la foire hebdomadaire de Douentza ont été enlevés entre Bandiagara et Bankass, au niveau du pont de Parou. Certaines sources locales parlent de 6 personnes dont 3 déjà libérées par les ravisseurs, alors que d’autres évoquent 5 personnes dont libérées. Dans tous les cas, il y a l’enlèvement de personnes et certains sont toujours dans la main des ravisseurs. Une autre chose : ledit enlèvement a été fait au niveau du pont de Parou-Songobia.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le Pont Parou-Songobia est le calvaire des populations de la région de Bandiagara. L’armée, les forains, les motocyclistes, les cars… presque tout le monde est attaqué au niveau de ce pont. Il est donc important que l’État songe à sécuriser cet axe, surtout au niveau de ce pont devenu dangereux.
Au cours d’une conférence de presse tenu en mis avril, le mouvement Baguinè SÔ a invité le gouvernement à installer une base militaire au niveau du pont de Parou-Songobia.
Boureima Guindo
Source: Le Pays