Une délégation de la Plateforme des régulateurs de l’audiovisuel des pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Guinée séjourne à Bamako.
Objectif : discuter avec les autorités maliennes des motifs du retrait définitif de l’autorisation d’émission de la Radio France Internationale (RFI) et du service de France 24 au Mali. Conduite par son président en même tant président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel du Sénégal, Babacar Diagne, la délégation a été reçue hier à la Primature par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga
«Cette visite de courtoisie extrêmement enrichissante nous a permis d’avoir les réalités non seulement au Mali mais aussi dans la sous région», a expliqué Babacar Diagne. Selon lui, la mission retourne bien enrichie et bien informée de la situation. «Le Premier ministre nous a encouragés d’aller de l’avant. Dans quelques semaines, nous allons ensemble voir les étapes suivantes qui nous mèneront à apporter une solution globale à ce que nous avons constaté ici au Mali», a indiqué le président de la Plateforme.
«Le Premier ministre nous a surtout montré beaucoup d’ouverture et beaucoup de hauteur par rapport à la situation. Nous avons rencontré un chef du gouvernement bien informé au fait de ses responsabilités, un chef du gouvernement ouvert à ses frères africains», a-t-il précisé.
Auparavant, la délégation de la Plateforme avait rencontré les membres de la Haute autorité de la communication (Hac). Introduisant les échanges, le président de la Hac a salué l’initiative de la Plateforme visant à venir s’informer de la situation. «Vous avez tenu venir vous enquérir d’une situation et comprendre ce qui s’est passé. Vous ne venez pas en instance de contrôle ni en instance d’appel de recours d’une décision mais vous venez vous informer», a déclaré Fodié Touré.
Au cours de la rencontre, le président de la Hac a soumis à ses hôtes les différents textes et lois régissant la communication, les services privés de communication audiovisuelle, la convention d’exploitation et de diffusion de RFI et de France 24 dans notre pays. Il a aussi présenté à la délégation les éléments incriminés qui ont valu à ces medias étrangers le retrait des autorisations délivrées à eux.
Pour sa part, le président de la Plateforme des régulateurs de l’Uemoa et de la Guinée a dit respecter la décision prise par son homologue malien. «Suite à la décision souveraine de la Hac du Mali de fermer la Radio RFI et France 24, nous avons jugé nécessaire de venir et d’approcher le Mali afin d’avoir une version exhaustive de ce qui s’est passé», a indiqué Babacar Diagne, au terme des échanges. Révélant qu’ils ont passé en revue l’ensemble des éléments diffusés, il a précisé que la démarche consiste à envisager, sur cette base, toute étape positive pour régler le problème.
Le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel du Sénégal a confié que sa délégation avait pris bonne note des manquements professionnels à l’éthique et à la déontologie constatés et pointés du doigt par les autorités maliennes. Mais, a-t-il renchéri, des solutions sont possibles. Et d’ajouter que ces solutions seront envisagées avec des partenaires, les autres membres des organes de régulation de l’Afrique de l’Ouest.
Se disant convaincu que l’accès à ces médias dans notre pays est pour bientôt «car la partie malienne, malgré les manquements évoqués, reste ouvert à des propositions de solutions», Babacar Diagne a assuré que sa Plateforme ne manquera pas de répondre aux sollicitations de RFI et de France 24.
La délégation est également composée du vice-président de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca) de la Côte d’Ivoire, Réné Bourgouin et du président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication du Bénin, Remi Prospère Morriti.
L’ Essor