Le 15 mai dernier le gouvernement du Mali décidait de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe en guise de protestation contre « l’opposition de certains États du G5 Sahel à la présidence du Mali est liée aux manœuvres d’un État extrarégionale visant désespéramment à isoler le Mali », selon son communiqué. Deux semaines après, la majorité des Maliens soutiennent cette décision des autorités de la transition. C’est du moins la conclusion des avis que notre rédaction a recueillis auprès de certains Bamakois.Youssouf Maiga, étudiant, estime ainsi qu’il faut comprendre le problème stratégiquement. «Si on parle de G5 Sahel, c’est en tant que coalition de pays pour assurer la sécurité régionale et le retrait du Mali pose dès lors la question de la capacité des forces armées à assurer réellement la sécurité du Mali sans ses partenaires », a-t-il confié, en insinuant que tout jugement du retrait doit intégrer l’appréciation des moyens de résistance qui soutiennent la démarche des autorités.
Aboubacar Traoré, commerçant, estime sans ambages que c’est une bonne décision pour autant qu’elle est motivée par le besoin de faire respecter le Mali. «Je respecte la décision de quitter l’organe du G5 Sahel», martèle-t-il.
Même son de cloche du côté Babakary Sanogo, enseignant, qui se réjouit également de la décision du gouvernement en ces termes : «quand j’ai appris la nouvelle honnêtement cela m’a beaucoup fait plaisir parce que moi je vois plutôt le respect de notre pays derrière cet acte-là. Le fait que l’on prend des décisions sans le consentement de notre pays cela ne doit pas plaire au Malien ». Et poursuivre en estimant d’afficher son mécontentement lorsqu’une organisation de plusieurs Etats foule aux pieds les textes qui la régissent.
Moussa Doumbia, vendeur ambulant, dit être à 100% avec le gouvernement. «Il faut que l’on nous respecte avant tout. Je suis fier et comblé de la décision prise par nos autorité», a-t-il martelé.
Quant à Djènèbou Sidibé, comptable dans une entreprise de la place, elle estime que le G5 a failli à sa mission depuis sa mise en place. «Le G5 Sahel ne m’a jamais paru un instrument de lutte contre le terrorisme avec tout ce tapage que l’on a fait autour de cette institution et en tant que citoyen malien je n’ai pas vu de résultats concrets ni d’action. Je crois plutôt que c’est une marionnette commandée par la France», confie-t-elle.
À la différence de Moïse Diarra, qui ne vois pas la décision d’un bon œil : «Je trouve déplorable que l’on en soit arrivé là. Au moindre désaccord on se retire d’une communauté ou d’un regroupement, et aujourd’hui nous en subissons les conséquences».
Aly Poudiougou
Le Témoin