Le président de la Chambre des Mines du Mali a revendu son permis de recherche de diamant et de substances minérales, à une société chinoise d’exploitation d’or à Kéniéba. Pourtant un permis de recherche ne peut être substitué à celui d’extraction, encore moins l’extraction de diamant contre de l’or.
En 2019, Abdoulaye Pona a acquis un permis de recherche de diamant et des substances minérales du groupe I, à Kamarala dans le cercle de Kéniéba. Ce permis a été attribué au nom de sa société : Pona Abdoulaye mining corporation Mali-Sa (PAMCO Mali-Sa). En 2021, il a monnayé ledit permis à une société chinoise contre la somme de 68 millions de F CFA. L’argent est empoché par son fils Oumar Kalifa Pona. Celui-ci a trouvé l’astuce de mettre sur le reçu de décharge: « pour collaboration et travail sur mon permis », en guise de justificatif.Cette transaction est entachée d’illégalité, à en croire un ingénieur géologue. Un permis de recherche ne peut en aucune manière donner droit à une extraction. En plus si le permis porte sur le diamant, l’extraction ne peut pas concerner l’or pour la simple raison que ce sont deux groupes différents. L’infraction de deux ordres commise par le président de la Chambre des Mines du Mali est patente. Il a autorisé des Chinois à extraire de l’or sur un permis de recherche de diamant, en empochant la rondelette somme de 68 millions de F CFA à travers son fils.
De part son réseau d’influence qui s’étend jusqu’au ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau, le puissant président de la Chambre des Mines a installé des exploitants d’or chinois sur une dizaine de sites dans la zone de Kéniéba. Son permis couvre 480 Km.
La zone de Kéniéba est réputée riche en minerai et aussi en plusieurs scandales liés à l’extraction de l’or. La population est vent débout contre la ruée d’exploitants illégaux. Ceux-là qui utilisent des produits chimiques nocifs contre les animaux et l’environnement. Parmi les exploitants ce sont les Chinois qui défrayent le plus la chronique. Ils sont tantôt accusés de complicité avec la mairie ou la jeunesse ou des grands manitous tapis dans l’ombre à Bamako, tantôt de prédateur de la nature.
Abdoulaye Pona est toujours englué dans des problèmes de gestion. A la tête de la Chambre des Mines du Mali, il a financé sa propre société (Rai-Net) avec l’argent de la Chambre des Mines. Il a conclu un contrat bidon avec Cira-SAS pour le financement d’une étude de construction des rails entre Bamako et Kidal. Après avoir débloqué 78 millions de F CFA, les comptes de la Chambre des Mines du Mali sont saisis depuis le 20 mai 2022 pour une créance de 82 047 599 F CFA qu’il doit encore à Cira-SAS.
Abdrahamane Dicko
Mali Tribune