Le ministère des Mines, de l’Énergie et de l’Eau ambitionne de réaliser le barrage de Taoussa d’ici 2023. La réalisation de cet ouvrage est d’autant plus importante, souligne Lamine Seydou Traoré, qu’elle va permettre au Mali de régler le problème d’électricité des régions du Nord et de mettre à disposition 130.000 hectares de terres irriguées, soit plus que la somme des superficies aménagées disponibles aujourd’hui à l’Office du Niger.Le ministre Traoré a donné ces informations, mardi lors de son passage à l’émission «Mali kura taasira» de la Télévision nationale, précisant que le barrage de Taoussa est l’un des projets phares de son département. Actualité oblige, le ministre ministère des Mines, de l’Énergie et de l’Eau est revenu sur les efforts du département de sa prise de fonction à cette année. «Quand nous sommes arrivés aux affaires, les travaux que nous avons débutés s’étalent pour la plupart sur une durée d’au moins 2 ans. Nous avons travaillé avec nos partenaires pour raccourcir les délais au maximum», a d’abord introduit le ministre Traoré.
Les travaux de Sirakoro qui étaient prévus pour 36 mois et qui ont été ramenés à 26 mois, figurent parmi ces projets. «Ensuite, nous sommes parvenus à ramener la durée de ce projet à 18 mois en fondant l’espoir que l’ouvrage entrera en service pendant la période de forte chaleur de cette année. Malheureusement, nous avons eu quelques incidents de parcours liés à la Covid-19 qui ont impacté la chaîne logistique et l’acheminement des équipements», a expliqué l’invité du jour.
Comme pour dire que le chemin à parcourir est encore long, Lamine Seydou Traoré a laissé entendre qu’il est venu trouver un secteur de l’énergie confronté à une absence d’investissements qui a duré près de 20 ans avec une dette d’exploitation qui se chiffre à plus de 200 milliards de Fcfa. Le chef du département a évoqué les difficultés actuelles que le secteur rencontre, notamment la vétusté des équipements qui provoque des pannes sur le réseau. Les travaux de renouvellement de ces équipements sont en cours, a-t-il dit, avant d’assurer que les coupures d’électricité prendront fin à partir de 2024.
Le ministre en charge de l’Eau a regretté que ce secteur soit également confronté à la vétusté des équipements mais surtout à un manque criard de moyens pour y investir. «L’État, malgré les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, a débloqué près de 9 milliards de Fcfa pour mener un programme d’urgence. Ce programme a consisté à rénover les canalisations dans les centres urbains et réaliser des forages dans les milieux ruraux pour améliorer la qualité de la desserte». Selon le ministre Traoré, l’eau produite par la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep) est presque de l’eau de roche.
Parlant du secteur minier, le ministre dira qu’il représente près de 10% du Produit intérieur brut (PIB) du Mali et 70 % de nos exportations. En 2021, le secteur minier a contribué à hauteur de 550 milliards de Fcfa aux recettes de l’État, contre 450 milliards de Fcfa en 2020, a souligné le chef de ce département vital pour l’économie nationale. Dans le processus de production, a insisté le ministre Traoré, 60% de la production aurifère profite à l’économie nationale en terme d’impôts, contre 40% pour les investisseurs. Mais, la participation du Mali au capital est de 20% contre 80% pour les investisseurs.Selon le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, pour que l’or puisse briller suffisamment pour le Mali et pour les Maliens, il faut valoriser les contenus locaux. «Il faut que les entreprises qui travaillent sur la chaîne de valeur depuis l’extraction jusqu’à la commercialisation de l’or puissent être des entreprises maliennes», a-t-il dit. C’est pourquoi, a révélé le chef du département de tutelle, des discussions sont en cours avec des partenaires pour la création d’une unité de raffinage au Mali.
Parlant de la recherche pétrolière, le ministre en charge des Mines a révélé qu’à la faveur de la révision du Code pétrolier et gazeux menée depuis 6 mois, «une dizaine de demandes ont déjà été enregistrées et sont en traitement, tout comme les demandes de blocs pour la recherche du pétrole et du gaz». Selon le ministre Traoré, notre pays dispose d’une réserve importante de lithium et une dizaine de permis de recherche ont été délivrés pour sa recherche. «Nous avons délivré récemment un permis d’exploitation dans la zone de Goulamina, dont la pose de la première pierre aura lieu le 3 juin (NDLR, demain)».
Amadou GUÉGUÉRÉ
L’Essor